Depuis quelques décennies, la voie des chantres d’une société idéale libérée du carcan avilissant et doloriste d’un travail toujours plus déconsidéré se fait de plus en plus forte. La rente devient l’opium du peuple et l’état, selon la formule de Fréderic Bastiat, « la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépends de tout le monde ». Mais qui va payer cette rente ? Car aussi désolant que cela puisse paraître à tous ces philosophes de la liberté, il n’y a pas de rente possible qui ne soit prélevée sur le travail des non-rentiers. On en arrive à un paradoxe formidable consistant à faire peser sur le travail et sur les entre...