La blockchain permet de stocker des valeurs de référence et de transmettre des informations, de manière transparente et sans organe central de contrôle : chaque transaction enregistrée sur la chaîne est associée à la précédente, et chaque bloc de la chaîne est vérifié par plusieurs intervenants selon un mécanisme de consensus distribué, ce qui rend l’enregistrement définitif, immuable, ineffaçable, comme le rappelle Eang Ang Ong.
Selon Alain Roset, la gouvernance est intégrée pour partie dans le code des logiciels et pour partie résultant d’une entente implicite ou explicite entre les acteurs partageant la même chaîne de blocs.
Même dans les blockchains de consortium, il n’y a pas de « rapport dominant-dominé » comme l’affirme Frédéric Panchaud, car que tout le monde a accès à l’information en temps réel dans le respect des règles choisies, contrairement à une base de données classique, gérée en central.
Selon qu’elle est utilisée comme registre de valeurs de référence ou comme suite sécurisée de transactions, les cas d’usage de la blockchain sont essentiellement :
La blockchain va-t-elle faire disparaître les tiers de confiance tels les notaires ? Rien n’est moins sûr. Ils continueront à apporter, voire à élargir, une valeur ajoutée technique tout en bénéficiant d’une garantie de fiabilité quant à l’enregistrement et la conservation des transactions.
Selon Gaspard de Belot et Christophe Platet, la blockchain apporte déjà des solutions opérationnelles pour rétablir la confiance indispensable entre acteurs d’un écosystème, comme le processus de conformité Know Your Customer pour les organismes financiers ou comme la traçabilité des opérations et des documents sur une supply chain.
Elle sécurise et fluidifie leurs échanges de données avec une source unique de vérité, génère une traçabilité de bout en bout et une responsabilisation avec la signature digitale de ces acteurs. La blockchain permet donc de simplifier le processus d’échange d’informations et d’en réduire le coût, en automatisant leur récolte et en évitant la réplication des actions.
Stéphanie Latombe rappelle les facteurs clés de succès des levées de fonds en cryptomonnaies (les ICO), qui ont vocation à financer des projets blockchain en démarrage. Dans le cadre de de la loi PACTE, un label optionnel de l’AMF pour ces ICO et pour les échanges de jetons sur des marchés secondaires devrait permettre leur développement.
Thierry Amadieu nous indique que la blockchain va pouvoir jouer un rôle fondamental dans le mécanisme de cessions de créances et ainsi développer le recours à ce type de financement: le certificat de cessibilité – document remis par l’acheteur au titulaire attestant de l’existence de sa créance pour lui permettre de la céder ou de la nantir à un organisme financier – pourra désormais être dématérialisé dans la blockchain et le paiement par l’organisme financier pourra être déclenché par un smart contract.
D’après Sébastien Ledent, la blockchain tend à répondre à trois objectifs : dématérialiser, digitaliser et désintermédier, et offre une nouvelle conception de la fonction Finance. Il pense, à l’instar de Eang Ang Ong, que la blockchain peut révolutionner l’écosystème comptable.