Directeur administratif et financier (DAF) : quelle définition derrière le titre ? Difficile de donner une réalité intangible à la fonction. Peu de points com- muns dans le vécu quotidien d’un DAF d’un groupe international côté, d’une entreprise familiale franco- française ou d’une start-up technologique. Et je ne parle pas des spécificités sectorielles.
Les connaissances « techniques » de base restent un invariant, une condition toujours nécessaire mais loin d’être suffisante. Le DAF aujourd’hui doit toujours être un expert dans son domaine (la finance !) mais également un manager, un leader, un négociateur, un stratège, un communicant, un partenaire essentiel pour les opérationnels. Et être capable de maîtriser (sans être un expert) les nouvelles technologies de l’information qui bouleversent son métier : les fintech pour les nouveaux modes de financement, les « data lake » pour la modélisation de l’activité, la « blockchain » comme tiers de confiance, etc.
L’aspect comportemental devient une variable essentielle de différenciation et la personnalité joue un rôle 27 déterminant dans la sélection des candidats à la fonction. C’est également cette personnalité qui forgera la fonction et lui donnera toute sa dimension dans l’entreprise auprès du dirigeant dont il est de façon coutumière « l’éminence grise » qui sait être discrète. Mais qui doit savoir également emporter l’adhésion de potentiels investisseurs en défendant son plan de financement, négocier avec des partenaires, affronter les syndicats et/ou le comité d’entreprise en période de tension sociale et emporter l’adhésion de tous les « stakeholder » de l’entreprise. Protéiforme, multifacettes, couteau suisse, de toute façon tout ce qui se passe dans l’entreprise finit fatalement entre ses mains dans le compte de résultat, le bilan ou les engagements hors bilan.
« Les connaissances techniques restent un invariant, une condition toujours nécessaire mais loin d’être suffisante. »