Le Comité éditorial de Finance&Gestion s’est longuement interrogé sur le sujet qui ferait notre été, avant que l’évidence nous saute aux yeux : le sport.
Le sport est partout : dans la vie d’une grande partie d’entre nous (même si l’activité chargée des acteurs de la finance leur fait louper leur séance de fitness, de tennis ou de foot entre copains), à la télévision (et cette année nous sommes gâtés, après Roland Garros, les Championnats du monde d’Athlétisme, l’Euro de Football, le Tour de France, ce seront les Jeux Olympiques), dans les conversations entre amis ou en famille. On parle exploits, résultats, minutes, secondes, records et médailles. On parle passion et supporters, équipes et champions !
Mais, au-delà de cet enthousiasme et de ces passions soulevées, le sport est aussi une industrie en tant que telle, et participe au tissu économique de nos pays. Selon BPCE L’Observatoire qui a publié une étude en 2023, les entreprises de la filière sport génèrent un chiffre d’affaires de 71 milliards d’euros, soit 2,6 % du PIB.
Si 3 500 PME, ETI et grandes entreprises et plus de 100 000 auto-entreprises ont une véritable activité économique, le sport est cependant un secteur économiquement et financièrement spécifique, notamment lorsque l’on s’intéresse au sport de haut niveau. Si les montants financiers peuvent être extrêmement élevés, les indicateurs de performance dépassent la seule sphère de la finance.
Ainsi, certaines entreprises décident de s’associer à des événements sportifs, à des équipes ou à des sportifs. Elles peuvent mobiliser des montants élevés pour diverses raisons : publicité, notoriété, mobilisation des salariés, développements technologiques, etc. Associer son entreprise à tel ou tel sport est tout sauf anodin. Un sport véhicule un état esprit, des valeurs, une culture, tout comme une entreprise du fait de son histoire et de son activité. L’adéquation entre le sport et l’entreprise doit faire sens. Tout ne se réduit pas à des questions de finance et de performance. C’est ce que nous montrent notamment Antoine Beghin pour la FDJ, Christophe Berrard et Nathalie Lagos pour Forvis Mazars et Emmanuel Drouynot pour SAP.
Mais le monde sportif de haut niveau est aussi un business en tant que tel. Les clubs et les équipes professionnels sont eux-mêmes des entreprises avec des enjeux, une stratégie à définir, des moyens et des salariés à mobiliser, des ressources à trouver, bref un business model. Béatrice Willems, Henri Hamon et Rémy Poncet nous font entrer dans le monde très particulier du cyclisme en décryptant le contexte et le business model d’une équipe.
Si les activités sont différentes de celles de l’entreprise, diriger un club n’est pas si éloigné de la direction d’une entreprise, tant du point de vue financier que du point de vue managérial. C’est du moins le regard que porte Thierry Chaix, dirigeant d’une ETI depuis plus de 30 ans et président depuis 20 ans du Rouen Hockey Elite, champion de France à maintes reprises.
Enfin, comme les entreprises, le sport est confronté aux évolutions de la planète et de la société. Les acteurs du sport sont aujourd’hui très attendus sur les enjeux environnementaux et sociaux, comme nous le rappelle régulièrement l’actualité, que ce soit sur les comportements à caractère raciste ou sexiste, sur les violences faites notamment aux sportives ou perpétrées dans et autour des stades, sur les questions de santé et de dopage ou encore sur les déplacements des équipes. Rita Ricobelli Corradi, ex-consultante pour la FIFA nous montre comment le sport peut aider aux trajectoires RSE.
Bref, le sport est partout et quels que soient notre engagement et notre niveau, nous sommes tous sportifs. Alors 3, 2, 1… Partez !