Le prix de la diversité dont c’est la 2e édition récompense un financier d’entreprise pour avoir misé sur une culture inclusive, mixte et diverse. Nous en sommes convaincus à la DFCG : les dirigeants financiers ont la capacité et la volonté de faire de leurs entreprises des entreprises inclusives. Les sujets impactés pourront recouvrir les thématiques suivantes : l’équité femme/homme, le handicap (visible et non visible), les LGBT, les cultures, la diversité religieuse, l’intergénérationnel, la diversité des territoires, l’égalité des chances, les origines ethniques…

Le sujet de « l’inclusion des diversités » est en effet de première importance :

  • du point de vue réglementaire : équité femme/homme, handicap (visible et non visible), etc.
  • du point de vue de l’entreprise : l’intergénérationnel, la diversité des territoires, l’égalité des chances, l’ethnie sont autant de sujets de préoccupation croissante des entreprises.

Le Prix Diversité récompense les initiatives des financiers ayant contribué à des projets significatifs rayonnants sur les sujets de mixité, diversité et inclusion ; soit les actions de la finance dans la politique globale de l’entreprise sur la diversité, soit la finance qui est motrice et pilote des actions de diversité.

La première édition a récompensé Karine Sirmain, Vice-présidente Financement, Risques & Assurances chez Engie. Cette année le prix de la diversité a été décerné à Valérie Raoul-Deprez Vice-Président Finance de Dassault Systèmes lors de la cérémonie du 17 novembre 2022 au 28 Georges V (Paris 8e). Découvrons ensemble cette lauréate !

Interview : Yvon Farnoux (YF) – Valérie Raoul-Desprez (VRD).

 

YF : Bonjour Valérie Raoul-Desprez. Tout d’abord félicitations pour cette récompense. Quel a été votre premier sentiment lors de la remise de ce prix ?

VRD : J’ai reçu quelques prix par le passé et ai toujours ressenti une grande fierté personnelle, pour mes équipes ou pour ma société. Ici le sentiment premier a été d’avoir fait avancer une cause qui m’est chère, en toute humilité mais avec passion.

 

YF : Vous avez réussi à parler d’un sujet délicat qu’est la maladie au travail mais surtout d’aider les collaborateurs à faire face et à remonter la pente. Vous avez touché le public lors de votre présentation. Comment l’expliquez-vous ? Est-ce à cause du témoignage personnel ?

VRD : Vous avez raison. La salle a été touchée par mon discours sur la possibilité d’une approche inclusive de la maladie et du travail, bien sûr que mon histoire personnelle réveille une peine ou une angoisse chez la plupart d’entre nous ; mais la manière dont j’ai combattu la maladie et dont j’ai transformé un parcours difficile en un projet collectif de transformation des comportements donne de l’espoir et répond une attente forte de la société.

 

YF : Quelle a été la réaction de vos équipes ?

VRD : Le mot « équipes » se comprend ici au sens large car j’ai mené ce projet WeCareForYourHealth avec un groupe de 70 volontaires, et dont une grande partie sont des anciens malades ou des aidants. Ils ont été bien sur très fiers que je porte notre initiative devant un parterre de financiers qu’on n’attend pas forcement en première ligne sur ce sujet.

 

YF : Comment avez-vous fait pour convaincre votre direction générale de lancer un tel projet ? Cela n’a pas dû être évident dans un univers où le mot clé est la performance ?

VRD : Détrompez-vous ! L’accueil favorable a été immédiat et Bernard Charles, notre CEO, a signé la charte Cancer@work dès le début, pour signifier à tous son attachement à la solidarité de l’entreprise face aux accidents de la vie rencontrés par les collaborateurs. Pendant mes traitements, pendant lesquels j’ai maintenu une activité professionnelle très intense, j’ai été beaucoup soutenue par la direction générale et mes équipes. Il était donc naturel pour cette direction générale de me laisser conduire ce projet de transformation.

 

YF : Avez-vous une anecdote à nous relater lors de l’entretien avec le jury ? Sinon, y-a-t-il eu une question qui vous a déstabilisée ?

VRD : J’ai trouvé une écoute très attentive, une grande curiosité sur ce projet atypique. J’ai trouvé intéressantes les questions du lien avec la finance. Car au-delà de mon expérience, c’est bien de capital humain dont on parle, de modification de la culture d’entreprise, autant de capital immatériel qu’il est souvent difficile de valoriser mais dont on voit la destruction de valeur quand on ne le gère pas bien.

 

YF : Pouvez-vous nous décrire en quelques mots les points significatifs de votre projet ?

VRD : Le projet a démarré il y a juste un an. Nous avons interrogé nos 4000 employés français sur leur perception du sujet Maladie et Travail, et sur leurs attentes. Après analyse avec l’aide de l’association Cancer@work, nous avons monté une structure projet de 70 personnes dont 50 employés volontaires.

Nous avons formé les RH et les managers concernés, créé un guide du malade, lancé des actions de prévention et surtout créé des espaces de dialogue pour les malades, les HR, managers appuyés par le service de santé pour changer ce moment de fragilité en un moment d’attention pour favoriser un rebond professionnel.

 

YF : Quelle a été votre principale motivation pour participer à ce Prix ?

VRD : Mettre en avant un projet inclusif, adressant un grand sujet de société sur lequel les grandes entreprises doivent s’engager. La manière dont nous nous sommes mis en action nous a également révélé notre capacité à innover socialement et hors structure hiérarchique.

 

YF : Quels conseils donneriez-vous à un Directeur financier qui voudrait postuler au Prix de la Diversité ?

VRD : Avoir une conviction que le capital humain est au cœur de la transformation de l’entreprise et qu’une culture inclusive et de diversité est un élément clé d’attractivité et de conservation des talents. Oser la diversité est un atout.

 

YF : D’après mes informations, vous êtes une adepte des arts martiaux internes chinois depuis plus de vingt ans ? C’est assez rare. Est-ce le secret de cette force tranquille que vous laissez apparaître ?

VRD : Je pratique depuis 40 ans le yoga, le taichi chuan et le Qi Gong. Cette dernière discipline est au cœur de ma pratique depuis 15 ans avec la méditation. Cela m’a beaucoup aidée pendant mes traitements et pour récupérer physiquement et mentalement.

 

YF : Quels sont vos prochains challenges ? Quelles sont les nouveaux défis pour Dassault Systèmes ?

VRD : Accompagner le développement du groupe dans sa stratégie de développement durable et notamment se préparer à intégrer la performance extra-financière au cœur de nos processus de décision.

 

YF : Quelle est l’œuvre artistique, cinématographique ou littéraire qui reflète le mieux votre état d’esprit du moment ? Et pourquoi ?

VRD : La BD de Jean-Marc Jancovici qui nous explique l’urgence climatique et qui nous appelle à changer encore une fois nos représentations de la place de l’homme dans la nature. Puissant, déstabilisant mais tourné vers l’action et la responsabilité individuelle et collective. Diversité et biodiversité, même combat.

 

YF : Merci beaucoup pour cette interview.

VRD : Merci pour ce moment et merci pour la qualité des échanges.

 

Bio synthétique de Valérie Raoul-Deprez
  • Valérie Raoul-Desprez est Directrice financière adjointe du groupe Dassault Systèmes depuis septembre 2007. Son rôle a été d’accompagner la société dans sa forte croissance amenant Dassault Systèmes du statut de licorne à groupe du Cac 40. Elle est également très engagée sur les sujets de finance durable.
  • Elle a commencé sa carrière en 1987 en rejoignant l’audit interne du groupe Rhône Poulenc. Elle est nommée Directrice financière de Rhône-Poulenc Chimie France en 1993. Elle occupe plusieurs fonctions financières avant d’être nommée Contrôleur Financier du Groupe Rhodia (maintenant Solvay) en 2003.
  • Valérie est diplômée de l’ESCP Business School et possède un MBA en Finance délivré en 1987.

 

Présentation synthétique du Groupe Dassault Systèmes

Dassault Systèmes est un éditeur de logiciels spécialisé dans la conception 3D, la maquette numérique 3D et les solutions pour la gestion du cycle de vie d’un produit (PLM). Les solutions logicielles de Dassault Systèmes transforment la conception, la simulation, la fabrication, la commercialisation et l’usage des produits et des services pour que les industriels puissent innover de façon durable.

Créé en 1981 pour informatiser la conception d’avions, Dassault Systèmes, s’appuyant sur l’idée de « virtualisation du monde », a étendu son activité dans le développement et la commercialisation de logiciels professionnels pour tous les domaines, aussi bien industriels (aéronautique et défense, automobile biens de consommation, etc.) que concernant, entre autres, la construction ou les sciences de la vie.

Dassault Systèmes est une entreprise scientifique, une entreprise d’innovation portée par un esprit entrepreneurial, une entreprise qui pense sur le long terme. Cet esprit anime les 20.000 collaborateurs de l’entreprise et se traduit également par la confiance que témoignent ses 270 000 clients implantés dans près de 140 pays. Dassault Systèmes est une entreprise européenne qui opère et rayonne dans le monde entier.

L’entreprise a son siège social à Vélizy-Villacoublay, dans la partie nord du pôle technologique Paris-Saclay.

 

 

Projet
  • Concilier Maladie et travail
  • We care for your Health
  • Le sport et la prévention de la maladie
  • Témoignage personnel : changer le regard sur la maladie et son acceptabilité.
Points à retenir
  • Support de la direction générale
  • Communication et visibilité interne et externe pour rendre l’engagement crédible (libérer la parole)
  • Rejoindre le club d’entreprises Cancer@work
  • Faire appel à des volontaires
  • S’engager dans la prévention et la promotion du sport.

 

Pour aller plus loin