La publication des chiffres détaillés sur le PIB allemand du premier trimestre confirme l’accélération de la croissance à 6,1 %, en taux annualisé, après 1,5 % au dernier trimestre 2010 (1,5 % et 0,4 % en taux non annualisé respectivement).

Sur un an l’activité est en hausse de 4,8 % et l’acquis pour 2011 à la fin du 1er trimestre est de 2,7 % (croissance moyenne en 2011 si le niveau d’activité restait à celui du T1 sur les 3 derniers trimestres de 2011)

Croissance du PIB
ANALYSE

L’analyse des contributions à la croissance trimestrielle du PIB indique un très fort apport de la demande interne. Celle-ci contribue à hauteur de 6,2 %.

Contribution de la demande interne à la croissance du PIB

 

La consommation des ménages progresse sur le trimestre. Sa contribution est de 0,9 % après 1,4 % sur les 3 derniers mois de 2010.

L’investissement augmente très rapidement avec une contribution de 4,3 %. Il explique donc plus des 2/3 de l’augmentation de la demande interne. Au sein de cet investissement on notera la progression toujours soutenue de l’investissement productif. C’est son 5e trimestre consécutif de forte hausse et sa contribution a été de 1,6 % en T1 après 1,2 % en T4 2010 et 1,6 % sur les 3 trimestres précédents. Le mouvement haussier le plus rapide est à trouver du côté de la construction. Sa contribution plus volatile est sur le trimestre de 2,5 % après -0,9 % en T4 2010.

Les dépenses publiques ont eu une contribution de 1 % après un léger recul en T4.

Le commerce extérieur a une contribution positive de 2,2 % après 2,4 % en T4. Les exportations continuent de progresser rapidement avec une contribution de 5 % après déjà 3,9 % en T4. La hausse des importations ne compense pas cette impulsion continue des exportations.

Contribution de la croissance externe à la croissance du PIB

La variation de stocks a une contribution négative de l’ordre de -2,3 %.

Contribution de la variation des stocks à la croissance du PIB
CONCLUSION
La progression de l’activité s’est accentuée au cours du 1er trimestre. Il y a deux dynamiques en cours. La première est celle résultant de la progression rapide des exportations. Le ratio exportations sur PIB est, en volume, à son niveau le plus élevé depuis la réunification allemande à 52,3 %. Cette impulsion s’est traduite par une hausse soutenue de l’investissement productif. Depuis 5 trimestres, les investissements des entreprises se sont accélérés. De la sorte le ratio d’investissement (Investissement productif sur PIB) repart nettement à la hausse, ce qui est très favorable quant à la durabilité du cycle économique. Cela a aussi un effet positif sur le marché de l’emploi même si cela n’a pas encore d’impact majeur sur la consommation des ménages.

L’autre dynamique sur le trimestre est celle de la construction. Le rebond est significatif et se traduit par un niveau d’investissement dans ce secteur supérieur à celui qui était observé avant la récession. On ne dispose pas de la distinction entre immobilier résidentiel et non résidentiel, mais on peut imaginer que ce sont les investissements non résidentiels (bureaux notamment) qui progressent le plus rapidement en phase avec le comportement des entreprises sur l’investissement productif.

L’expansion de l’économie allemande est robuste, mais elle pourrait s’atténuer en raison d’une hausse un peu moins rapide de l’économie globale. L’effet d’impulsion du commerce mondial devrait être plus limité et peser ainsi sur la dynamique de l’investissement.