Notre indicateur de climat des affaires ressort à 60 en Europe pour le quatrième trimestre 2020 contre 57 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. La croissance devrait donc rester relativement soutenue dans les mois qui viennent. L’optimisme est toujours particulièrement élevé en France (70) et en Allemagne (64). Néanmoins, les responsables financiers européens continuent d’anticiper une récession de l’économie d’ici la fin de l’année 2020. Si l’ensemble des secteurs pourraient être touchés, c’est dans la santé, le conseil, le transport que les anticipations sont les plus pessimistes avec une éventuelle récession dès l’été 2020. A l’inverse dans les secteurs de la tech et de la production manufacturière, le retournement n’est pas envisagé avant la fin de l’année 2020. Au Royaume-Uni, le climat des affaires reste dégradé (52) depuis de nombreux trimestres et l’économie britannique pourrait même être déjà entrée en récession selon plusieurs entreprises qui ont répondu à notre enquête. La sortie effective de l’Union européenne pourrait rapidement rajouter des incertitudes.

 

Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis 

  

Aux États-Unis, le climat des affaires rebondit légèrement pour atteindre 67 contre 65,5 au trimestre précédent indiquant toujours une croissance importante de l’économie.  D’ailleurs, les anticipations de récession pointent désormais vers un recul de l’activité sur la fin 2020 pour 52 % des entreprises de notre panel ou à la mi 2021 pour 76 % d’entre elles. Les incertitudes entourant l’élection présidentielle de 2020 pourraient notamment ralentir leurs investissements. Dans ce contexte, 56 % des entreprises américaines déclarent avoir pris des mesures afin de traverser au mieux la période de baisse d’activité. Ainsi, elles sont déjà près d’un tiers à ralentir leurs investissements (31 %) tout en renforçant leur situation bilantielle (59 % d’entre elles) et en réduisant les coûts pour 58 %. En particulier, les responsables financiers semblent chercher à réduire l’endettement tout en augmentant la détention de liquidité. En Europe, l’anticipation d’une éventuelle récession conduit 78 % des entreprises qui ont répondu à l’enquête à réduire les coûts alors que 37 % d’entre elles reportent les embauches prévues.  Enfin, 75 % des entreprises britanniques s’attendent à devoir puiser dans leurs réserves de liquidité au cours de l’année 2020, en particulier pour faire face au choc du Brexit.

 

Par ailleurs dans le monde

Les États-Unis continuent d’afficher le climat des affaires le plus favorable dans le monde alors que l’Asie enregistre une forte baisse depuis quelques trimestres. L’optimisme en Asie semble très sensible à la guerre commerciale que mènent la Chine et les États-Unis. Ainsi, le climat des affaires s’établit à 52 ce trimestre en Asie contre 54 au trimestre précédent mais 65 avant l’été.

Le climat des affaires ressort à 58 en Amérique latine pour le quatrième trimestre avec un rebond significatif au Brésil (65 contre 56 au trimestre précédent). C’est au Chili que la confiance est au plus bas (40) pointant vers un recul marqué de la croissance dans le pays.

Enfin, en Afrique le climat des affaires se dégrade un peu plus pour s’établir à 44 ce trimestre contre 46 au trimestre précédent.

 

Résultats complets et prochaine enquête

Pour voir les résultats complets de cette enquête : www.grenoble-em.com/climat-des-affaires

Prochaine enquête du 9 mars au 30 mars 2020 : ceocfo.org/French.htm

L’enquête Duke University – Grenoble Ecole de Management
L’enquête Duke University – Grenoble Ecole de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille près de 1000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.

 

Cet article a été publié dans le numéro 376 de finance&gestion. (février 2020)