Nous sommes en juillet 2012 après Jésus-Christ. Toute l’Europe est secouée par une crise économique et financière sans précédent… Laissée par les autres protagonistes mondiaux, que sont les États-Unis et la Chine, aux mains des spéculateurs, l’Europe résiste. Pas toujours unie, sujette à d’intenses traquenards politiques, une population d’irréductibles directeurs financiers résiste encore et toujours à la crise économique. Et sa vie n’est pas toujours facile face aux violentes attaques des marchés financiers sur les différentes tribus européennes.

 

DAFIX est un décathlonien ; il ne peut pas être un sprinter car il est engagé dans la course sans fin de la performance économique, mais il n’est pas non plus marathonien, car il doit être aussi véloce que le plus véloce des acteurs concurrentiels. Non, c’est un véritable décathlonien qui doit savoir allier l’agilité avec le saut en hauteur, le 110 mètres haies, le saut à la perche, la rapidité avec les 100 et 400 mètres, le saut en longueur, l’endurance avec le 1500 mètres, la force avec le lancer du poids, le lancer du disque ou le lancer du javelot… Bref, la performance globale…

 

Il est aux Jeux Olympiques, il veut être qualifié pour les épreuves finales. Il a tout fait pour cela, mais il lui faut résister et éviter la fringale, signe précurseur d’un possible échec dans cette lutte acharnée pour la suprématie économique.

 

Voici quelques conseils pour protéger l’entreprise durant la première journée de compétition et éviter que la deuxième journée n’ait plus aucun enjeu sportif :

1. Etendez votre passif en allongeant la maturité de votre dette autant que possible : le chemin est long pour un décathlonien, les années à venir vont être difficiles en génération de cashflow, autant se libérer au maximum des contraintes à venir. Etendre la maturité, c’est non seulement se protéger contre des taux d’intérêts qui finiront par monter de façon durable, mais c’est aussi se mettre en excellente position pour renégocier ses emprunts sans avoir la pression d’un besoin de financement immédiat. C’est une action long terme qui doit se faire dans la sérénité.

 

2. Endettez-vous uniquement pour des projets stratégiques : en effet, il faut un mois pour s’endetter et plusieurs années pour restructurer son bilan. DAFIX a non seulement le devoir et la lourde responsabilité de valoriser les projets stratégiques et de déterminer leur payback et retour sur investissement, mais aussi de s’assurer de leur financement. Pour un projet qui nécessite des capitaux sur le long terme sachez passer outre la facilité d’utiliser des ressources court terme probablement moins chères actuellement, et privilégier la cohérence avec des financements long terme plus facilement négociables avec un bon business plan.

3. Conservez en permanence du cash disponible pour faire face aux imprévus (ou pour saisir des opportunités) : en cas de besoin de financement imprévu ou opportuniste, il est vital d’avoir une indépendance vis-à-vis de ses banquiers comme DAFIX a appris à gérer sa propre bulle sportive pour se rendre indépendant du bruit des stades. Même si la rémunération d’un compte courant est actuellement très faible (et donc on pourrait être tenté d’optimiser son rendement), DAFIX préfère stocker de la trésorerie pour auto-assurance contre le risque de liquidité. Sachez panacher vos besoins en liquidité immédiate, court et moyen terme. Être en mesure de saisir une opportunité est également un avantage concurrentiel certain dans des périodes de crise de financement.

4. Coupez les lignes de crédit sur les pays non couverts par l’assurance-crédit : le crédit interentreprises et les défaillances d’entreprises européennes augmentent à nouveau. Les entreprises de toutes tailles sont touchées. L’évaluation du risque entreprise et du risque pays doit être une préoccupation majeure de DAFIX, qui fait appel à l’assurance-crédit (la Grèce n’est plus assurée par Coface…) pour se protéger contre le risque de défaillance financière de ses clients, sur le marché domestique et à l’export.

 

5. Centralisez la gestion de trésorerie dans une devise dans ou hors de la zone euro : sans aller jusqu’à transférer le cash pooling de l’entreprise sur l’Allemagne pour jouer l’hypothétique retour au deutsche mark, DAFIX ne peut ignorer qu’un euro en Grèce ou en Espagne vaut moins cher qu’un euro en France. Centraliser sa trésorerie euro ou non-euro dans un pays européen hors de cette zone, ou acheter une protection contre l’euro si l’essentiel de ses activités est dans la zone euro, est aussi un moyen de se couvrir contre le risque spécifique présenté par la monnaie unique.

 

Au terme de sa première journée d’épreuves, DAFIX est toujours en compétition pour le podium et la médaille d’or ; il a su gérer son stress, saisir les opportunités quand elles se présentaient et optimiser sa gestion du temps et sa récupération des efforts.

 

DAFIX saura-t-il vaincre définitivement ses concurrents les plus acharnés – Assurancecrédix, Caius Tauxfix, Boursicotix ou Julius Lebanquiersansrix – lors de la 2e et dernière journée de la compétition ?