A l’orée d’un retournement conjoncturel, et dans une période qui, calendrier politique oblige, va devenir sensible, il est bon de faire le point sur les défaillances d’entreprise en France1. On s’aide pour cela de chiffres publiés mensuellement par Coface Services. 

En novembre 2011, le nombre de défaillances recule à nouveau. Avec 5 183 défaillances enregistrées pendant le mois, la baisse atteint 2,8% par rapport à novembre 2010. Sur les 3 derniers mois, les défaillances reculent de 3,2% par rapport à 2010.

Baisse donc, ce qui est une bonne chose, mais à un rythme moindre qu’en début d’année : sur les 12 derniers mois, la baisse est de 2,5 % ; mais le chiffre était de 5 % au premier semestre.

Au rythme actuel, les défaillances devraient continuer de baisser sur l’ensemble de l’année 2011 et atterrir à moins de 60 000. En effet, depuis trois mois, le nombre de défaillances est passé sous cette barre symbolique, ce qui n’était plus arrivé depuis 2008. Au final, 2011 devrait connaître une baisse de ses défaillances d’environ 3 % par rapport à 2010.

 

Les coûts des défaillances en hausse sur le mois

A l’inverse de la baisse en nombre, le coût des défaillances, mesuré par la somme des encours fournisseurs restant au passif  des entreprises défaillantes, progresse de 20 % en novembre 2011, à 417 M€. Le mois a, en effet, été marqué par la défaillance de plusieurs grandes entreprises. Parmi elles, Comareg, premier éditeur français de presse gratuite de petites annonces (CA = 250 M€ pour 2 000 salariés). Il s’agit du plus important plan social réalisé en France en 2011.  Mais aussi Photowatt international (195 salariés pour 159 M€ de CA en 2011).

Le cumul des encours fournisseurs s’en est donc trouvé agrandi, générant sur 12 mois glissants une ardoise d’environ 3,8 Md€ contre 3,7 Md€ un an auparavant. En un an, le coût des défaillances a ainsi progressé de 3 %.

Côté dettes bancaires, les entreprises défaillantes en novembre 2011 concentrent un montant de 232 M€, soit une baisse de 23 % par rapport à novembre 2010. Sur 12 mois glissants, les dettes bancaires cumulées en défaut atteignent 2,4 Md€, en hausse de 8,4 %.


Qui ont leur impact sur l’emploi

Sur le plan social, les défaillances continuent d’être destructrices d’emploi malgré la baisse des défaillances sur le mois. En novembre et en raison des trois grandes défaillances annoncées, le nombre de salariés menacés par la faillite de leurs entreprises atteint 20 525, soit une hausse de 15,1 % par rapport à 2010.

Sur les 12 derniers mois, ce sont près de 184 620 emplois mis en péril, mais  cet indicateur atteignait 190 620 il y a un an, soit une baisse de 3,2 %.

1. On parle plus précisément de « défaillances », i.e. mises en redressement judiciaire, liquidation judiciaire et sauvegarde.