La perspective d’une réelle reprise économique s’éloigne. Pire, après une croissance atone au deuxième trimestre 2011 dans la plupart des pays développés, le spectre d’une contraction de l’activité est de nouveau présent. Les indicateurs avancés de l’économie sont mauvais. L’indice PMI des directeurs d’achats s’est contracté dans la zone euro tandis qu’en France, l’indice du climat des affaires s’est fortement détérioré. La demande privée est léthargique et les politiques budgétaires, astreintes à l’austérité, ne jouent plus leur rôle de relais de croissance, bien au contraire. Malgré cette « rigueur », les États ne parviennent pas à se défaire de la crise des dettes publiques. Les méfiances sur la solvabilité des banques détentrices d’obligations souveraines « à risque » s’intensifient. Une menace réside désormais dans un assèchement des flux financiers entre les banques, ce qui compromettrait sérieusement le financement de l’économie réelle.

Difficile d’être optimiste dans cet environnement hostile pour les entreprises. Le baromètre des dirigeants finance-gestion en rend bien compte. 64 % des sondés pensent que la crise de la dette et le contexte financier international impacteront leurs résultats de 2011. Les délais de paiement, qui constituent un bon indicateur de la santé financière des clients, s’allongent. Les entreprises déclarant être payées à plus de 46 jours sont plus nombreuses. Elles représentent à présent plus de 60 % des sociétés interrogées.

Des éléments encourageants ressortent toutefois de notre baromètre. Sur le mois écoulé, les performances financières ont été correctes. La moitié des sondés déclarent que le résultat prévisionnel de leur société a été atteint. Les performances ont même été supérieures de plus de 5 % aux prévisions dans 20 % en cas. Le développement de l’activité reste la première des préoccupations (40 %). La maîtrise des charges est encore une préoccupation majeure (25 %), mais pour une partie de plus en plus faible de l’échantillon. Autres bonnes nouvelles, les prévisions d’investissement sont en ligne avec le prévisionnel dans 70 % des entreprises et les équipes finances qui accueillent de nouveaux collaborateurs sont plus nombreuses.

Enfin, le baromètre de ce mois-ci apporte un précieux enseignement pour les pouvoirs publics. Ils peuvent modifier un peu comme bon leur semble le coûteux mécanisme d’exonération des heures supplémentaires. Pour 86 % des dirigeants, cela n’aura pas d’effet.

 

Pour découvrir les résultats du baromètre de septembre (publiés en octobre 2011), cliquez ici.