Cette série de quatre articles a pour objet d’identifier les nouvelles méthodes et systèmes de pilotage des performances des entreprises innovantes et/ou socialement responsables, d’analyser leurs différents processus de phygitalisation, de modélisation stratégique et de déclinaison dans le temps et dans l’espace. Pour lire le troisième article, cliquer ici.

Un nombre croissant de grandes entreprises et d’administrations sous-traite le développement et la maintenance de leurs systèmes d’information auprès de start’up  maîtrisant les technologies digitales (notamment les systèmes de production comptable, les outils décisionnels, l’analyse des données, les SaaS, le Consumer Relationship Management, le reporting)… Mais ce partenariat se heurte aux disparités organisationnelles et culturelles existant entre les donneurs d’ordres et leurs prestataires de services. Les comportements des premiers s’inscrivent dans un « temps long » consacré à des opérations de veille, d’études de marché, de benchmarking, de mise en conformité, de contractualisation et d’expérimentation, tandis que les réactions des seconds (plus agiles) sont régies par un « temps court », dédié au développement rapide et aux tests de leurs nouvelles applications (parfois disruptives). Les premiers cherchent à améliorer la productivité de leurs processus tout en pérennisant leurs organisations, tandis que les seconds s’efforcent d’assurer leurs survies en réduisant leur time-to-market et leur cash burning. Mais les approches du temps et du risque diffèrent également selon les business units des entreprises : les directions métiers recherchent une mise en œuvre rapide des nouveaux services, tandis que les Directions Financières (DAF), juridiques (DJ), achats (DA) et systèmes d’information (DSI) cherchent plutôt à sécuriser et à pérenniser les systèmes d’exploitation.

Le développement numérique de ces systèmes est donc soumis à des tensions résultant d’approches du temps et du risque qui différent entre les managers des organisations classiques (les grands comptes donneurs d’ordres) et les entrepreneurs des nouvelles organisations (les start’up prestataires de services). Le temps et le risque de création, de contractualisation et d’opérationnalisation des nouvelles solutions digitales (ou phygitales) est perçu différemment selon les positions des acteurs (utilisateurs, investisseurs, financeurs, loueurs, développeurs, garants…). La recherche d’une compatibilité entre ces différentes pratiques fait appel à de nouvelles formes pionnières d’accompagnement des projets de solutions numériques, basées sur l’expertise et la confiance. Ces nouveaux modes d’intermédiation entre les managers conventionnels et les nouveaux entrepreneurs couvrent l’ensemble de la chaîne de création de valeur des processus et des systèmes d’information.

Ainsi, la société EXAEGIS, créée dans le cadre du pôle de compétitivité Finance Innovation, constitue une pionnière en matière de notation, de labellisation et de garantie opérationnelle et financière des solutions apportées par les fintech, regtech, edtech… Elle offre un bouquet de services, grâce à :

  • Son système rate and go de notation financière des entreprises (de A à C suivant leurs risques de défaillance à 3 ans) ;
  • Son processus d’analyse opérationnelle des applications portant sur 150 points d’attention et son scoring reposant sur des indices de confiance et de virtualité ;
  • Son système de garantie opérationnelle de la continuité des applications en cas défaillance des prestataires, avec des back up services et des solutions de secours ;
  • un contrat d’assurance permet de couvrir les frais occasionnés par une absence temporaire de maintenance du système ;
  • Des labels de qualité (Truxt, Startruruxt, Icotruxt) favorisant la diffusion des applications ;
  • Des études fonctionnelles et stratégiques à la demande (service Markess).

La cession (ou la location) de la licence d’exploitation du  système, ainsi que sa maintenance, sont généralement financés en crédit-bail. Les services assurés par EXAEGIS permettent à la start’up sous-traitante de consolider sa trésorerie en recevant un capital dès la signature du contrat.

Cette nouvelle forme d’ingénierie   des   systèmes d’information devrait permettre :

  • aux performance managers des entreprises de rendre leurs systèmes plus agiles (ou adaptables) et plus robustes (ou sécurisés) ;
  • aux cabinets d’expertise comptable et d’audit-conseil d’étendre la gamme de leurs services d’accompagnement des entreprises.

Cet article a été publié sur Vox-Fi le 2 avril 2019.