Deux informations parues récemment dans la presse americaine nous rappellent que, malgré Sarbanes-Oxley, l’avidité des hommes est comme la beauté des femmes : sans limite…

General Electric
Ce groupe ultra célèbre, longtemps cité en exemple dans les business schools américaines comme un parangon de vertu comptable et de modèle d’organisation financière, vient d’accepter de payer à la SEC une amende de 50 M$ pour manipulation comptable pendant les années 2002 et 2003 « pour ne pas décevoir les investisseurs ». Lui sont reproché principalement d’avoir gonflé son revenu et son profit net dans les domaines suivants : 
– revenu : des ventes de locomotives qui n’avaient pas encore eu lieu ont gonflé fictivement le revenu en 2002 et 2003 pour 370 M$ ; 
– profit net : changement de politique comptable (sans plus de précision pour l’instant) dans sa division de pièces détachées pour l’aéronautique (impact favorable sur le résultat net : 585M$) ; 
– résultat avant IS : changement dans sa comptabilité de couverture sur l’émission de ses emprunts en commercial paper (impact favorable sur le résultat 2002 avant IS : 200 M$).

Huron
Cette société de conseil, fondée en mai 2002 par des « refugiés » d’Arthur Andersen , vient de se voir imposer par la SEC de retraiter ses comptes sur trois ans, du fait de manipulations comptables lors d’acquisitions. Des sommes conséquentes avaient été payées à des employés de sociétés achetées, et au lieu de les traiter comptablement en « non-cash operating expense » (dixit le Wall Street Journal), Huron les avaient ajoutées au goodwill.

Jean-Luc Peyret, membre du Comité scientifique de la DFCG