ECONOMIE DE LA ZONE EURO

Estimation Avancée de l’indice PMI/Markit

La première estimation de cet indicateur accentue le mouvement de repli déjà constaté en mars. La cohérence avec le profil trimestriel du PIB suggère que les chiffres de croissance pour le 1er semestre seront nuls ou négatifs.

Le détail géographique montre que les indicateurs français et allemand sont sous le seuil de 50. Pour les autres pays de la zone dont on ne dispose pas du détail, on est, en calculant par solde, sur des indicateurs qui se retournent à la baisse également. Ce n’est pas une configuration très favorable, notamment en Italie et surtout en Espagne après sa dégradation.

 

Enquête de la BCE auprès des banques

L’enquête de la BCE nous renseigne sur l’évolution des conditions de crédit faites par les banques. Après une très forte progression en janvier, ces conditions se sont nettement détendues en avril. Les banques ont bénéficié notamment des opérations d’apport de liquidités de la BCE. Cependant, dans cette enquête on relève aussi que la demande de crédits baisse rapidement notamment et principalement du côté des entreprises. Le détail montre aussi que les entreprises ne souhaitent pas investir ni se développer via des fusions et acquisitions. C’est clairement le message du graphe de droite. En outre, à court terme, les besoins de financement ne sont pas très robustes (2e colonne) validant ainsi le schéma de l’enquête PMI sur l’activité limitée constatée en ce moment. Ces facteurs ont pu être un élément qui a influencé Mario Draghi lorsqu’au Parlement européen il a évoqué un pacte de croissance. Les fragilités constatées sont préoccupantes. La BCE pourrait intervenir en réduisant ses taux d’intérêt et en indiquant, un peu comme le fait la Fed au États-Unis, qu’elle les conservera très bas pendant très longtemps afin d’infléchir les anticipations de tous les acteurs de l’économie dans la durée.

 

Evolution des Finances Publiques

Eurostat a donné les chiffres relatifs aux finances publiques de la zone Euro jusqu’en 2011. Le graphique de droite reprend les données de solde budgétaire depuis 2005 dans les principaux pays. Pour l’ensemble de la zone, le déficit est de 4.1 % du PIB en retrait de 2 points par rapport au chiffre de 6.2 % constaté en 2010. On note aussi une grande hétérogénéité entre l’Allemagne et l’Espagne mais aussi que les 4 autres pays cités dans le graphe se situent entre 4 et 5,5 % de déficit (5,2 % pour la France). Le problème avec ces chiffres est qu’ils sont associés à une dynamique de croissance très limitée. Dès lors tout effort supplémentaire est susceptible de fragiliser un peu plus l’expansion et retarder ainsi le rééquilibrage. C’est ce qui est arrivé à l’Espagne. Evitons dès lors un schéma trop rigoriste.

 

ECONOMIE FRANCAISE

Dépenses de consommation des ménages

Les dépenses des ménages ont reculé de façon significative en mars à -2,9 % corrigeant la hausse équivalente de février. On observe d’ailleurs que c’est le poste « énergie » qui avait augmenté très rapidement en février en raison des conditions climatiques. En mars la situation est revenue dans les normes et les ménages ont ajusté leurs dépenses. L’ensemble de la consommation progression de 0,2 % sur le trimestre après 0,3 % en T4 2011. Hors énergie les dépenses des ménages ont reculé de -0,44 % après une progression de 0,9% en T4. Le graphe suggère une hausse limitée en tendance des dépenses de consommation (échelle réduite).