Publié initialement par le quotidien Les Échos, avec comme source Refinitiv, ce graphique montre clairement la grande différence entre la crise de 2008, d’origine financière, et celle de 2020. La première s’est traduite par une contraction des levées de fonds des entreprises de 25 % (et, en fait, beaucoup plus forte car concentrée sur le dernier quadrimestre), avec un fort rebond (+78 %) en 2009 quand les investisseurs sont sortis de leur confinement auto-imposé et ont de nouveau joué leur rôle.

En 2020, les injections de liquidités des banques centrales ont rassuré les investisseurs, et les ont poussés vers les titres des entreprises plus rémunérateurs que ceux des États. Et, le souvenir de la crise de liquidité de 2008 ne s’étant pas estompé de l’esprit des directeurs financiers, les groupes ont massivement émis des titres, d’abord de dettes, puis de capitaux propres pour ceux qui estimaient en avoir besoin.

En guise de post-scriptum, rappelons à notre lecteur étourdi, qui s’étonnerait que les émissions de dettes soient structurellement très supérieures à celles de capitaux propres, que cet effet est dû au fait que les dettes se remboursent tôt ou tard, souvent par l’émission de nouvelles dettes, alors que les capitaux propres sont perpétuels. On trouve toujours au bilan de Saint-Gobain les capitaux propres apportés par ses actionnaires à sa fondation en 1665, alors que les dettes contractées ont depuis belle lurette été remboursées, remplacées, et ces dernières ont été remboursées et remplacées des dizaines de fois par d’autres !

 

 

 

Cet article a été publié dans le n°186 de la Lettre Vernimmen. Il est repris par Vox-Fi avec due autorisation.

 

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