Vox-Fi vous propose aujourd’hui le résumé du numéro 40 (Février 2018) de la lettre La Crise.

Le texte intégral est disponible ici : www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/la_crise_no40_v2.pdf

 

La démondialisation est un fantasme pour nationaliste attardé : au carrefour des innovations technologiques et des évolutions sociétales, la mondialisation s’approfondit chaque jour un peu plus, tout en se renouvelant. Pour autant, l’avenir de la mondialisation reste ouvert : il peut s’écrire aussi bien en rose qu’en noir. La version pessimiste est celle d’une déterritorialisation d’une part croissante de la valeur ajoutée mondiale, hébergée dans un cloud défiscalisé, conduisant au déclin des ressources des Etats et aux désajustements sociaux qui en résulteraient. La version optimiste est celle d’une maîtrise territoriale de la valeur ajoutée issue des chaînes globales de valeur, permettant notamment de gérer les défis sociaux des nouveaux paradigmes technologiques. Au cœur de cette problématique, les rapports de force entre Etats et firmes seront décisifs : ou bien les firmes l’emporteront et la mondialisation ira se crasher dans le Triangle des Bermudes de la déterritorialisation de la valeur ajoutée, ou bien les Etats sauront mener à bien les Travaux d’Hercule de la période, permettant de maintenir la territorialisation de la valeur ajoutée indispensable au maintien des fonctions étatiques de cohésion sociale. Autant dire que si les firmes l’emportent, l’Etat Providence sera définitivement mort et nos sociétés n’auront plus d’autre filet de sécurité que la charité chrétienne, la zakat musulmane ou la compassion bouddhique des mégas firmes occidentales, moyen-orientales ou asiatiques, à travers leurs fondations de bienfaisance !