L’évolution des technologies a profondément transformé les métiers de la finance. Avant de pouvoir exploiter pleinement les opportunités offertes par l’intelligence artificielle, les directions financières ont dû franchir plusieurs étapes cruciales. Dans un premier temps, il a fallu numériser les activités, soit passer d’un environnement majoritairement papier à un système numérique, facilitant le stockage et la gestion des données. Puis, une seconde étape de digitalisation s’est imposée, avec l’automatisation des processus, visant à améliorer l’efficience et la fiabilité des opérations. Ce n’est qu’une fois cette base solidement établie que les directions financières ont pu entrer dans l’ère de la « data ».

Aujourd’hui, grâce aux outils de process mining et de data visualization (dataviz), les directions financières disposent de capacités analytiques avancées qui permettent de mieux comprendre les flux de données et potentiellement d’identifier des atypies. Ces innovations préparent le terrain pour l’arrivée de l’intelligence artificielle, et dont le potentiel transforme radicalement les pratiques.

Quant à eux, les cabinets d’audit évoluent au même rythme et doivent anticiper les besoins des directions financières. Ils jouent ainsi un rôle de précurseurs, capables de baliser le chemin et de garantir les normes de sécurité et de confiance indispensables à l’intégration de ces technologies novatrices dans des environnements souvent régulés.

En adoptant l’IA, les cabinets d’audit entendent non seulement optimiser leurs propres pratiques, mais également offrir aux directions financières des solutions renforçant l’intégrité et la transparence des données, au service d’une prise de décision éclairée et conforme aux exigences réglementaires.

 

Les deux ingrédients d’une transformation réussie

Pour transformer durablement une organisation par la technologie et plus particulièrement par l’intelligence artificielle (IA), il est nécessaire de repenser en profondeur les modèles de transformation que nous connaissons. La simple formation des équipes et le déploiement d’outils ne suffisent plus.

La transformation par l’IA implique deux volets :

  • Garantir une maîtrise complète de la donnée sous-jacente à travers une gouvernance solide.
  • Redéfinir le rapport homme-machine en mettant le métier au cœur du dispositif : nous ne serons pas remplacés par des IA, mais par ceux qui maîtrisent l’IA !

La maturité data, un prérequis essentiel

La transformation par l’IA repose sur une gouvernance de la donnée robuste et une maîtrise de son exploitation. Sans data, pas d’IA. À l’ère du Big Data, les organisations disposent de volumes massifs d’informations, mais cette richesse de données ne devient un levier stratégique que si elle est gérée et exploitée de manière judicieuse. Une maîtrise de la donnée implique de structurer l’information, d’en garantir la qualité, et de s’assurer qu’elle est exploitable pour des cas d’usage concrets, dans le respect des normes de confidentialité et d’éthique.

Forvis Mazars a construit un data model spécifique, correspondant à ses activités, afin de rendre toutes ses solutions d’audit interopérables et agnostiques des ERP et systèmes financiers de ses clients.
En complément, l’entreprise a formé ses équipes d’audit à la compréhension des enjeux data, et à son exploitation au travers d’un parcours de formation dédié, la Forvis Mazars Data School.

En combinant un modèle de données propriétaire unique, qui s’affranchit de l’hétérogénéité des paysages applicatifs de ses clients, et en formant ses auditeurs à une exploitation avancée de la data, Forvis Mazars pose les bases pour rendre possible une transformation durable par l’IA.

Le métier au cœur de la transformation

L’intégration de l’IA ne se résume pas à fournir aux collaborateurs des outils plus performants car on ne parle plus de logiciel ou d’ERP, mais d’algorithmes qui viennent s’immiscer dans nos activités quotidiennes. Elle exige de repenser la manière dont les collaborateurs réalisent leurs travaux et interagissent avec la technologie. Là où par le passé, les équipes IT (DSI, Direction de la Transformation) proposaient aux équipes métiers des outils, la dynamique s’inverse et les équipes métiers doivent concevoir leurs outils de demain.

Le programme de transformation Reinventing Audit de Forvis Mazars est un exemple concret de cette approche. Plutôt que d’imposer une technologie de manière descendante, ce programme a été élaboré par les auditeurs, pour les auditeurs, en prenant en compte leurs attentes. Cela assure une adoption plus naturelle des solutions, car les collaborateurs se sentent impliqués et voient immédiatement la valeur ajoutée de ces innovations pour leurs tâches spécifiques. Grâce à ce programme, les équipes ont pu questionner leurs procédures habituelles et concevoir des solutions transformantes sur mesure : par exemple, l’usage de l’IA générative permet d’analyser toute forme de données ou de documents sources non structurés, tels que des contrats de formes et de nature variées. Les auditeurs peuvent désormais revoir des bases volumineuses de contrats pour comparer des taux d’intérêts, des montants, ou des clauses spécifiques, le tout en langage naturel, en « parlant » à leur assistant IA customisé pour leurs besoins. Résultat, ce sont plus de 40 solutions digitales qui ont été développées au service de l’audit, sur une plateforme centrale guidant les auditeurs dans l’usage de la bonne solution, au bon endroit et au bon moment.

 

L’IA, l’affaire de toutes et tous

Pour garder le rythme de la transformation par l’intelligence artificielle (IA) et en exploiter pleinement le potentiel, les organisations doivent développer des programmes dédiés permettant à chacun de réinventer ses activités et d’intégrer l’IA de manière fluide dans le quotidien professionnel. L’ère du silo entre la technologie et les métiers est révolue. L’ère du « projet informatique » également : prendre le virage de l’IA requiert l’adoption de nouvelles pratiques de transformation, plus diffuses, plus rapides, qu’il convient d’animer et de sécuriser.

À titre d’illustration, notre initiative, la « Suite IA » Forvis Mazars, s’inscrit dans cet objectif ambitieux : structuré en trois niveaux, ce programme vise à démocratiser l’usage de l’IA pour toutes les équipes, de manière à améliorer la productivité, renforcer la sécurité des opinions d’audit émises et, surtout, accompagner les collaborateurs dans la montée en compétences.

Le premier niveau de la Suite IA permet aux collaborateurs de profiter des avancées de l’IA directement dans leurs outils bureautiques, grâce à l’intégration de Copilot de Microsoft 365. Avec cette solution, l’IA devient un assistant personnel, facilitant la création de contenus, la gestion des emails, et l’organisation des tâches. En automatisant des opérations courantes, Copilot accélère les flux de travail et libère du temps pour se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, au lieu de passer du temps sur la mise en forme de documents ou la recherche d’informations dispersées, les collaborateurs peuvent se concentrer sur l’analyse et la prise de décision : répondre plus rapidement aux clients, analyser plus précisément la complétude des informations reçues, ou encore synthétiser une réunion en quelques secondes.

Le deuxième niveau de la Suite IA cible des applications plus avancées de l’IA, particulièrement utiles pour les collaborateurs ayant besoin d’analyser des informations complexes et volumineuses. Avec l’IA générative de Forvis Mazars, l’auditeur dispose d’outils capables d’assister les équipes dans l’analyse de documents longs, la synthèse de données, et le traitement d’informations spécifiques à des projets. Cette IA, nommée ‘Global AI Assistant’ peut, par exemple, trier et résumer des documents juridiques ou financiers, permettant aux équipes de se concentrer sur l’interprétation et la prise de décision. Grâce à cette technologie, les collaborateurs gagnent en précision et en rapidité, ce qui est particulièrement précieux dans des calendriers de clôture, et donc d’audit, de plus en plus serrés !

Enfin, le troisième niveau de la Suite IA s’adresse directement aux solutions développées par Forvis Mazars et intégrant l’IA pour, par exemple, améliorer les procédures d’audit en fournissant des analyses plus fines et en quasi-temps réel : algorithmes de détection d’atypismes dans des données non structurées, algorithmes de prédiction de valorisations futures, etc. Au-delà de l’efficacité, c’est la valeur générée qui est directement impactée, pour une opinion d’audit in fine renforcée.

 

Un écosystème en transition

C’est tout l’univers des cabinets pluridisciplinaires qui doit prendre ce virage de la transformation par l’IA pour accompagner les entreprises dans leurs propres transformations et contribuer à offrir un cadre maitrisé et contrôlé pour ces évolutions.

À ce titre, et comme pour tout sujet émergent, les débats de place sont essentiels pour aider l’ensemble d’un écosystème à aller dans la bonne direction, des plus petits acteurs aux plus importants.

Afin de nourrir les réflexions les plus actuelles sur l’IA, Forvis Mazars participe par exemple régulièrement à des débats de place et des travaux d’éminence : représentation au sein du panel d’experts de la commission européenne sur le Code of Practice des IA génératives, interventions au Sénat ou encore récemment auprès de l’AFIGESE, le réseau des financiers, gestionnaires, évaluateurs et managers des collectivités territoriales. Ses équipes co-animent des travaux de recherche avec l’institut de recherche « AI for Sustainability » de l’ESSCA School of Management et ont publié en juillet le « Baromètre IA for Sustainability » qui étudie l’impact de l’IA sur la durabilité des entreprises.

L’entreprise publie par ailleurs régulièrement la « Gazette de l’IA », dans laquelle ses experts décryptent les dernières actualités en la matière et leur impact sur le reporting financier. Elle intervient également dans des formats keynotes auprès de grandes entreprises, à leur demande.

Seules les organisations qui sauront intégrer l’IA dans leur stratégie, leurs investissements, leur business model et leurs opérations réussiront à perdurer. Au cas particulier des cabinets d’audit, leur activité, qui repose sur la confiance de leurs clients et le respect de normes de sécurité les plus élevées quant à leurs données, est une exigence vectrice d’excellence et de positionnement avant-gardiste.

La singularité des cabinets d’audit, par laquelle il leur revient de se transformer avec un coup d’avance, autant que d’accompagner leurs clients en miroir dans leurs transformations, leur confère deux avantages certains, celui de l’expérience d’une part et celui de l’observation des tendances de marché dans une perspective inédite d’autre part.