Il y a urgence que nos « soit-disantes » élites intellectuelles abandonnent la lutte des classes…
Dans des temps compliqués comme ceux que nous vivons actuellement [notamment attaques terroristes, possible BREXIT, croissance structurelle atone, chômage, etc.], il faut que nos soit-disantes élites intellectuelles prennent conscience des réalités. J’ai eu la chance d’assister le vendredi 8 avril à une présentation faite par Marc Touati, économiste [un de plus, vous me direz]. Nous pouvons être ou ne pas être d’accord avec ses constats et propositions, toujours est-il qu’il a de nouveau souligné le niveau impressionnant de nos dépenses publiques en % du PIB. Arc-boutés sur les 3% de déficit à atteindre, nous avons tous fait semblant d’oublier qu’en 2013, nous étions au 7ème rang des pays les plus dépensiers, en partant du bas du classement ; nous étions seulement battus par les iles Kiribati en Océanie avec 90%, l’archipel polynésien Tuvalu avec 82.5%, les îles Micronésie en Océanie avec 61.8%, les Iles Marshall dans la Pacifique avec 61.1%, le Lesotho avec 58.5%, le Danemark avec 57.6% et donc la France avec 56.6% (source FMI publiée en avril 2013).
Le constat simpliste, je vous l’accorde : le niveau d’imposition atteint maintenant des niveaux jugés confiscatoires par beaucoup, le livre de Mr Piketty a fait fureur (encore plus taxé les riches) et plusieurs milliers (ou dizaine) de personnes dites « riches » fuient la France chaque année. Hors, nous avons besoin de ces fameux « riches »pour investir, pour innover, pour développer les entreprises. L’idéologie passéiste de la lutte des classes [récemment remise à la mode] remet en cause l’existence même de ces « riches » ; mais ce qui est réellement en cause, ce n’est pas d’avoir des « riches », mais de l’utilisation de ces richesses pour développer un pays… et si un riche devient encore plus riche en créant 1 000 emplois, faut-il mieux l’avoir en France qu’à l’étranger ? Un chiffre circule : les français à l’étranger auraient créé près d’un million d’emplois, ce qui nous manque justement (je n’ai pas vérifié ce chiffre, mais même si c’est la moitié ou un quart, pourquoi nous en priver)…
Dans l’incapacité de réformer le pays, tout au moins de prendre des mesures de bon sens, nous errons de réformette avortée en réformette apathiques. La dernière en date, concernant la loi travail, va se dénaturer du fait de notre inconscience généralisée à protéger nos acquis. La véritable précarité n’est-elle pas celle du chômage avant tout. Nous aurons bientôt les plus talentueux, les plus ambitieux ou les plus déçus [mais incidemment formés dans nos écoles] des deux dernières générations de jeunes qui seront partis pour l’étranger; et les autres seront au chômage sans réel espoir de trouver un travail à leur niveau de qualification. En France, le chômage des jeunes est de 26% alors qu’en Allemagne seulement 7%. Rien n’est parfait de l’autre côté du Rhin, mais donnons-nous les moyens de réussir. Chaque jour, chaque semaine chaque mois, chaque année qui passe sans réduire nos dépenses publiques se paiera doublement, triplement ou plus dans les années à venir.