La Chine : une banque d’investissement à l’envers
Le Graphique de la semaine
Le compte de capital de la Chine est étonnant. Pour faire simple, la Chine a un compte de capital extrêmement excédentaire, lié à ses succès à l’exportation. Elle détient des actifs sur l’étranger pour un montant de quasiment 6 Tr$ en 2013 (trillions, pas milliards !, soit trois fois le PIB français) alors que ses passifs, c’est-à-dire les actifs détenus par l’étranger sur la Chine, sont de 4 Tr$.
Et pourtant, c’est ce que dit le graphique pris dans une remarquable chronique sur la Chine, par Thilo Hanemann, les revenus de ce compte de capital sont négatifs (voir la courbe en bleu) et la situation s’aggrave ! En effet :
- les actifs à l’étranger rapportent peu, certainement moins que 3%, en liaison avec les taux de rendement sur les T-bills américains,
- alors que les investissements directs de l’étranger en Chine rapportent de l’ordre de 6%.
La Chine fait de la transformation à l’envers. Son partenaire principal, les États-Unis, fait de la transformation à l’endroit et bénéficie fortement de ses investissements directs dans ce pays. On comprend mieux à partir de là la volonté farouche de la Chine de relever le niveau de rentabilité (et donc de risque) de ses investissements en investissant dans les matières premières et les infrastructures à l’étranger. Le Japon avait fait cela en son temps, mais les choix retenus (immobilier, médias…) n’avaient pas été les plus judicieux. La Chine fera-t-elle mieux ?