L’actionnariat salarié en France pèse 38 Md€ à fin 2012 (38 % des en-cours d’épargne salariale détenus par 3,7 millions de salariés). Au-delà de ces chiffres, l’actionnariat salarié développe l’engagement des salariés et l’amélioration de leur connaissance des enjeux économiques stratégiques et financiers de l’entreprise. La France est le pays le plus avancé en Europe avec un taux moyen de l’ordre de 3,8 % du capital des entreprises, qui atteint 8,3 % au sein du capital des 26 entreprises qui composent l’indice NYSE EURONEXT FAS IAS[1], ce qui en fait un actionnariat stratégique.

Les entreprises trouvent dans cette épargne plus qu’une simple contribution à leur financement. C’est au sein de l’entreprise, un facteur d’alignement des intérêts entre le management, l’actionnariat de contrôle et les salariés.

En 1999, la FAS, Fédération Française des Actionnaires Salariés et Anciens Salariés[2], a développé avec NYSE EURONEXT un indice spécifique pour les entreprise dont le capital contient plus de 3% d’actionnariat salarié détenu par plus de 25% de l’effectif des entreprises en France et plus de 15% au niveau mondial. Cet indice surperforme son benchmark de référence ainsi que le CAC 40 depuis près de quinze ans :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En juin 2013 la FAS a décidé de remplacer la pondération classique de cet indice (par le flottant) par une pondération par le taux d’actionnariat salarié afin de mettre en valeur les politiques de développement de cet actionnariat dans l’indice. Le résultat sur la performance de l’indice est étonnant car il amplifie la surperformance de l’indice FAS IAS par rapport aux autres indices : sur 6 mois l’écart est de l’ordre de 20% par rapport au CAC40.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une analyse statistique via une iconographie des corrélations menée sur les données financières des sociétés du CAC 40 entre décembre 1998 et décembre 2004 a montré que développer son taux d’actionnariat salarié avait un impact sur la création de valeur des entreprises aussi important que l’amélioration du BFR réalisée par ces sociétés sur la même période et venait juste après d’autres facteurs comme le ROCE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur cette même période, les entreprise sans actionnariat salarié significatif pesant 45% de la valorisation du CAC 40 avaient détruit près de 116 Md€ de capital alors que celles qui étaient éligibles à l’IAS et pesaient 55% de cette capitalisation avait créé 108 milliards d’euro de capital.

Si l’on porte sur un même graphe la création de valeur sur la période d’étude de l’ensemble de ces sociétés en fonction de leur taux d’actionnariat salarié, il semble même y avoir une proportionnalité entre ces deux variables :

 

Les entreprises françaises ont développées plus fortement l’actionnariat salarié que leur concurrentes étrangères, en raison de l’histoire économique du pays (privatisations et contexte fiscal de l’épargne salariale), il semble bien qu’elles aient trouvé une des clés de la création de valeur qui contribue à porter nos champions du CAC 40 en bonne position sur l’échiquier mondial des titres cotés.

 

par Laurent Legendre, Membre associé de la Fédération Française des Actionnaires Salariés et Anciens Salariés, Président du conseil de surveillance du fond d’actionnariat salarié d’AIRBUS GROUP (laurent.legendre@eads.com)

 

[1] Code ISIN FR 00003999598