Pourquoi le directeur financier et le directeur du contrôle de gestion doivent-ils contribuer à améliorer la performance de leur entreprise ? Et surtout comment ?

Le développement de l’activité n’entre pas naturellement dans le périmètre des fonctions finances. Et pourtant ! Le directeur financier et son collègue du contrôle de gestion ont un rôle de pilotage croissant et les leviers dont ils disposent concernent toutes les composantes des résultats de l’entreprise (exploitation, ressources humaines, financier, fiscalité…).

C’est précisément l’ensemble de ces thèmes qui ont été retenus pour ce Livre Blanc, publié par la DFCG, qui propose « 70 recommandations concrètes pour améliorer la performance de votre entreprise ».

 

Pourquoi ce livre, maintenant ?

Même si les prochains mois vont être propices à la formulation de nombreuses propositions, la crise récente mobilise encore fortement les fonctions finances et nécessite un niveau d’implication redoublée. Dans ce contexte, la DFCG a souhaité regrouper dans un ouvrage un ensemble de connaissances et de compétences traduit en des solutions concrètes pour les dirigeants finances-gestion, acteurs de la performance aux côtés de la direction générale et des directions opérationnelles.

Innovation : Ce livre présente la particularité de cerner des thèmes en périphérie des fonctions régaliennes de la finance (achats, RH, RSE…) ; ceux-ci pouvant être traités, dans des structures de taille intermédiaire, par le DAF, cible privilégiée de cet ouvrage.

L’idée est de mettre à disposition des DAF un ouvrage de recommandations plug and play, très pratique pour ceux qui n’auraient pas eu la faculté de bénéficier de conseils et/ou de retours d’expérience, ou de pouvoir s’approprier les enjeux posés pour les appliquer au sein de leur entreprise en capitalisant sur les recommandations formulées.

Ce livre est en quelque sorte une synthèse des principaux thèmes que le DAF a en permanence « dans son radar ».

 

Collaboratif : Ce livre est un travail collaboratif car chaque thème a été traité par un directeur financier et un ou plusieurs experts qui ont ensemble toute légitimité à formuler des recommandations.

Il n’y a pas de recommandations principales et d’autres secondaires, ce qui reviendrait à les hiérarchiser, mais des pistes pragmatiques retransmises sous l’angle « suivez le guide ». Certaines d’entre elles permettent de renforcer l’implication de la fonction finance au service de la performance, comme par exemple la politique des achats ou le fonctionnement du comité d’audit. Chaque entreprise ne sera pas forcément concernée par tous les sujets traités, mais toutes les entreprises le sont à coup sûr pour la plupart d’entre eux. Surtout, les conseils dispensés permettront au directeur financier/contrôle de gestion d’instaurer une culture de la gestion du risque et de la faire partager à chaque niveau de responsabilité de l’entreprise voire, si possible, au plus haut niveau de sa gouvernance. C’est dans cet esprit que la DFCG recommande la participation des directeurs financiers aux comités d’audit.

L’ouvrage fait du thème de l’innovation une démarche collaborative au sein des entreprises, avec un rôle primordial du directeur financier. Il en va de moi-même de la politique de gestion des informations clé ou confidentielles. Là encore, la direction administrative et financière a toute sa place. Nous attirons également l’attention sur l’impact des nouveaux usages de gestion de l’information : SaaS/cloud computing, mobilité, dématérialisation…

 

Financement : dans un contexte où les relations entreprises-monde bancaire doivent encore s’améliorer, le livre blanc formule plusieurs recommandations en matière de financement, notamment bancaire. En particulier, la confiance est un élément indispensable à un partenariat moyen-long terme nécessaire à la survie de nos entreprises, et la confiance est un « actif » qui se gère. On pourrait ainsi suggérer que le Médiateur du crédit soit aussi le « Médiateur de la relance » et qu’il puisse être partie prenante des débats concernant les impacts de l’évolution des règles prudentielles qui va peser sur le monde bancaire et donc par ricochet sur le financement des entreprises.

Le Livre soumet au débat l’idée d’une fiscalité au service de la création de valeur immatérielle (actifs commerciaux, brevet…), sans doute via la reconnaissance d’une notion d’amortissement (par essence, la valeur d’un actif diminue spontanément dans le temps et il doit faire l’objet d’investissement de renouvellement. Son amortissement comptable et fiscal doit donc être reconnu), sans oublier enfin la nécessité d’une bonne coordination entre les différentes administrations dans la gestion du crédit impôt recherche.

Dans cet objectif de performance, il importe aussi d’associer d’autres domaines tels les achats, l’externalisation, la transmission, les ressources humaines, (dans beaucoup d’entreprises, le DAF assume la responsabilité des RH). Cela permet aussi d’associer les contrôleurs de gestion dans la dimension sociale des indicateurs.

Pour une vision plus long terme, la RSE prend tout son sens et la DFCG recommande ainsi de compléter le dispositif de reporting d’indicateur de « valeur immatérielle » : valeur des marques, capital humain, gouvernance… et les efforts de l’entreprise dans l’économie environnementale.

Enfin, malgré la grande difficulté d’utilisation des sujets concernant les règles comptables internationales, la DFCG recommande des actions permettant de renforcer le dispositif d’amélioration de la performance et, ainsi, d’associer les fonctions comptables à ces enjeux.

En conclusion, « suivez le guide » !

 

Améliorer la performance de votre entreprise : 70 recommandations concrètes – Ouvrage collectif (par des dirigeants finances-gestion et leurs conseils), sous la direction de Daniel Bacqueroët et Thierry Luthi – 300 pages – Éditions Eyrolles – 26 €