Le PC, fixe ou portable, utilisé par tous depuis les années 1995, peut désormais être considéré comme un objet de collection. Avons-nous, en effet, conscience que les systèmes informatiques d’aujourd’hui sont, déjà, obsolètes ?

Il suffit, pour s’en convaincre, de voir la standing ovation reçue par Steve Jobs lors de la réunion annuelle d’Apple à San Francisco le 6 juin dernier… réunion au cours de laquelle il annonçait – sans pour autant que ce soit une « première » puisque d’autres, comme Google, le font déjà – la création d’iCloud (service de stockage en ligne de musiques, vidéos et photos).

Pour mettre en pratique cette création, Apple a achevé aux États-Unis, en octobre dernier, pour près d’un milliard de dollars, la création d’un centre informatique de 50 000 m2 capable de stocker plus de 12 millions de Go mis gratuitement – pour l’instant ! – à disposition de ses utilisateurs.

Mais ne nous y trompons pas ! Ce qui est proposé aujourd’hui au grand public sera, demain, « monnaie courante » pour les entreprises : ainsi du « cloud computing », ou « nuage informatique ».

 

La France, à la traîne…

Dans ce contexte, comment se porte la France en matière de nouvelles technologies, liées au numérique ou, tout simplement, à l’internet ?

Le constat est sans appel : elle s’avère très en retard par rapport aux États Unis, leader mondial dans ce domaine ! Les statistiques, à cet égard, sont éloquentes : l’impact global de l’économie numérique est de 37 % sur la croissance américaine, entre 1980 et 2008, contre 26 %, sur la même période, pour la France. En 2008, l’économie numérique à produit 7,3 % du PIB des États-Unis contre 4,7 % pour la France… (source COE-Rexecode). En mars dernier, le cabinet Mc Kinsey démontrait, dans un rapport, que les entreprises intégrant internet dans leurs pratiques voyaient leurs gains de productivité grimper de 15 %. La France, toujours d’après COE-Rexecode, a pris un retard considérable dans l’industrie du numérique par rapport aux États-Unis (pour mémoire, 7 des 10 premières entreprises de services Internet et 9 des 10 premiers producteurs de logiciels sont américains).

Bien que l’investissement soit énorme (entre 20 et 30 milliards d’euros dans les 15 prochaines années) la France a le devoir de prendre le virage du haut débit au plus vite, permettant ainsi de structurer son économie : selon les calculs de COE-Rexecode un investissement de 2 milliards d’euros par an entraînerait un gain annuel de 0,2 point de PIB, soit 4 milliards d’euros !

Le président de la République ne s’est pas trompé quant à l’évolution ultrarapide des nouvelles technologies : après avoir créé le Conseil national du numérique (CNN) en avril dernier (composé de professionnels des nouvelles technologies et dont le but est de réfléchir de façon constructive avec les autorités publiques sur l’évolution du Web, appelé par les Américains « le 8e continent » !) il a organisé à Paris, les 24 et 25 mai, l’e-G8.

[quote type= »center »]Nous sommes confrontés à une troisième révolution mondiale[/quote]

Pourquoi un e-G8 ? Parce qu’une nouvelle forme de civilisation est en train de naître et que nous sommes confrontés à une troisième révolution mondiale (la première, celle des grandes découvertes, nous ayant permis d’hériter d’un monde achevé ; la seconde, industrielle, nous ayant permis de domestiquer ce monde) que rien, ni personne, ne pourra arrêter. Parce que les notions d’espace et de temps sont complètement remises en question. Parce que ce monde des nouvelles technologies a une puissance économique considérable.

Toutes ces raisons impliquent que « les grands de ce monde » aient conscience de cette (r)évolution pour l’accompagner en l’encadrant, du mieux qu’ils puissent ; tant en matière financière, technique qu’éthique.

Certes, le communiqué final de cet e-G8 n’a pas retranscrit la « substantifique moelle » des échanges qui y ont eu lieu (comme, par exemple, l’annonce faite par Nicolas Sarkozy, lors de la séance inaugurale, animée par Maurice Lévy : l’État Français s’engage à investir 4,5 milliards d’Euros dans les infrastructures de ce domaine), mais ce mini-sommet a eu le mérite d’exister !

Quel(s) rôle(s) pour le financier ?

Et nous directeurs généraux, directeurs financiers, DAF, contrôleurs de gestion quelle est notre attitude face à ces nouvelles technologies : sommes-nous suiveurs ou acteurs de cette révolution ?

Avons-nous conscience que l’informatique et les technologies qui y sont liées ont transformé, transforment et transformeront notre métier, non seulement du point de vue technique, mais également (et surtout, peut-être) du point de vue managérial ? Avons-nous conscience qu’un ERP efficient est la conséquence de bonnes politiques stratégiques ? Avons-nous conscience de la puissance de l’internet pour nos entreprises, pouvant être à l’origine de bien des économies, de temps et d’argent ?

Notre devoir est d’accompagner l’entreprise dans cette évolution inéluctable : que ce soit à travers le développement d’un ERP, à travers l’accès au Web et à son utilisation ou, plus simplement, à travers la mise en œuvre de la dématérialisation !

Demain est aujourd’hui : ne perdons pas de vue notre rôle de leader dans l’entreprise !