Les relations entre États-Unis et Chine se tendent accrues. D’où une hausse des barrières commerciales. D’où, plus sérieux du point de vue universitaire, une hausse des enquêtes menées par le FBI sur des scientifiques sino-américains soupçonnés d’espionnage et de vol de propriété intellectuelle.

Dans un papier récent, Robert Flynn, Britta Glennon, Raviv Murciano-Goroff, et Jiusi Xiao étudient les effets de ces tensions géopolitiques sur la science. Traditionnellement, les communautés scientifiques des deux pays sont bien connectées. Sur tous les diplômés d’universités étatsuniennes qui ont trouvé un emploi dans les secteurs STEM entre 2008 et 2019, 18 % étaient d’origine chinoise. Et le présent papier est le signe de collaboration étroite entre les scientifiques des deux pays.

Mais cela semble devoir se ralentir fortement. Témoin ce graphique, issu de l’étude citée. Si l’on situe à 2015 le début du refroidissement dans les relations entre les deux pays, c’est désormais une baisse de 6 %, à 2019, qu’on observe tant dans les étudiants chinois en PhD (doctorat) aux États-Unis, que des titulaires d’un PhD trouvant un emploi aux États-Unis.

Et le graphique s’arrête en 2019. On doute que les années récentes aient apporté un changement à la tendance que montrent ces chiffres. Le découplage, et le « dérisquage » au sens large, se constatent aussi dans le domaine scientifique.