Dans mon roman 555, jeudi rouge, je montre l’extrême importance que le lobby financier accorde à la communication.

La campagne électorale terminée, on va rentrer dans les affaires sérieuses : comment éviter que le nouveau gouvernement prenne des mesures gênantes pour la banque spéculative ? Comment éviter qu’il mette fin (comme François Hollande s’y est engagé) au couple panda-requin (Belle Histoire publiée le 9 mars 2012) en séparant la banque de marché (le requin) de la banque de dépôt et de crédit (le panda) ?

Si j’écrivais une suite à 555, j’imaginerais ainsi la stratégie de communication des requins, en 7 étapes.

1 – Séparer les banques, c’est idiot, dangereux et anti-français.

2 – Bon, ce n’est peut-être pas idiot, mais c’est techniquement impossible.

3 – Soit, c’est peut-être possible, mais ce n’est assurément pas le moment, quand les banques font déjà tant de choses pour la collectivité.

4 – Bien, admettons que ce n’est pas prématuré, mais on peut obtenir de bien meilleurs résultats autrement.

5 – D’accord, vous êtes aux manettes, nous allons travailler avec vous pour préciser et enrichir votre projet.

6 – Malheureusement, le projet après que nous l’ayons «enrichi», est devenu un monstre de complexité : il est inapplicable.

7 – Nous nous rendons finalement à vos arguments : appliquons votre projet. Mais seulement bien sûr si tous les autres pays font pareil…

Sauf accident, on arrive à la 7e étape au moment de la campagne présidentielle suivante, et le cycle peut recommencer. Les États-Unis, qui approchent de leur élection, en sont d’ailleurs à l’étape 6.

Rendez-vous dans vos médias habituels : je suis sûr que vous reconnaitrez des éléments de ce petit scénario dans les mois qui viennent !

Il reste malheureusement un problème pour le lobby financier, s’il veut être sûr d’enterrer la réforme : pendant sa campagne de «com», les crises continuent, et la pression sur les politiques aussi…