Une grande banque française universelle a axé sa dernière campagne de publicité sur la beauté du travail en équipe : avec un couple de boulangers, des ramasseurs de détritus sur la plage, ou une équipe de rugby. C’est un slogan très savoureux quand on connait les banques universelles de l’intérieur ! Il n’y a en effet pas de pires relations que celles qu’entretiennent entre eux les banquiers « traditionnels » et les banquiers « de marché » (ceux que j’appelle « spéculatifs »). Ce n’est pas simplement qu’ils ne se comprennent pas : c’est qu’ils ne se respectent pas. Beaucoup des uns méprisent le goût de l’argent et le court termisme des autres ; et beaucoup des autres plaisantent les « guichetiers ». Des chiens et des chats, ou ce que j’appelais dans la Belle Histoire numéro 5 le croisement d’un panda et d’un requin. Cette mésentente profonde au sein de la même entreprise est l’un des dangers que présente  la banque universelle.