Je vous ai déjà parlé de la belle histoire du fonds Greenlight et de son gérant, David Einhorn, la vedette de nos histoires 3 et 6 : pris la main dans le sac pour avoir abusé d’une information confidentielle. Il fait encore l’actualité. Quand quelqu’un viole la réglementation, il est en général condamné par un tribunal. Sauf dans la finance, où c’est tellement compliqué qu’en général, l’Etat a peur d’un procès et se contente d’une amende. Cela permet au financier de dire « Je nie tout ! Mais dans un objectif d’apaisement, je paie l’amende… ». Et chacun garde dans la tête l’idée que « c’était pas très clair… ». C’est bien sûr ce qu’a fait notre ami David Einhorn quand il a été accusé par les contrôleurs anglais d’avoir utilisé une information confidentielle pour vendre des actions au bon moment.

Pas de chance, les Anglais viennent de publier l’enregistrement de sa conversation : c’est humiliant pour le brillant David. Oui, il a été informé. Oui, il a bien reconnu immédiatement qu’il risquait d’y perdre un maximum. Alors il a demandé « quand ?» et on lui a dit « dans la semaine ». Puis il a demandé « des détails !», mais ses interlocuteurs un peu gênés lui ont dit que, pour les détails, il faudrait signer un papier qui l’engagerait à ne pas vendre ses actions… Alors David a conclu qu’il n’avait pas vraiment besoin des détails ! ll a raccroché et il a vendu.

Pour compléter le portrait de David Einhorn, le Financial Times explique qu’il est bien connu pour une méthode charmante pour gagner beaucoup d’argent. Etape 1, il bâtit un dossier très négatif sur une société pas trop solide : « cette société va dans le mur », explique le dossier. Puis il « joue » cette société à la baisse, c’est-à-dire qu’il achète des produits financiers qui prendront beaucoup de valeur si l’action de la société se casse la figure. Enfin il publie son dossier et part dans les médias pour clamer tout le mal qu’il en pense. Evidemment, le cours de l’action chute, au moins temporairement. Et David Einhorn encaisse immédiatement.

 

Voir édition du Financial Times du 26 janvier et 16 février 2012.