Après quelques lueurs d’espoir le mois dernier, la morosité semble avoir regagné les entreprises françaises en novembre. Si certains facteurs positifs subsistent en termes de sujets de préoccupations prioritaires (le développement conserve sa première place et la maîtrise des charges obnubile un peu moins les dirigeants), l’investissement reste le parent pauvre puisque seules 1.4 % des entreprises sondées en font une priorité… c’est dire si la défiance à l’égard de l’avenir reste forte dans l’Hexagone. La réelle nouveauté par rapport au mois dernier réside dans le fait que le financement de l’activité devient désormais une source d’inquiétudes pour 23 % des sondés contre 16% précédemment. Rien de réellement étonnant lorsqu’on observe la véritable explosion des délais moyens de paiement dont les entreprises sondées font état : elles sont désormais 71 % à annoncer des délais supérieurs à 46 jours contre seulement 53 % le mois dernier.

Les tensions sur la trésorerie des entreprises françaises sont donc de plus en plus palpables, et traduisent bien le sévère ralentissement que l’on observe aujourd’hui partout en Europe, en lien avec la généralisation des politiques de rigueur budgétaire brutales sur le Vieux continent. En réaction, ménages et entreprises préfèrent réduire la voilure, provoquant la chute de la consommation et des investissements. Si la France a été pour le moment relativement moins touchée par ce phénomène, ce n’est pas le cas de nos voisins italiens et espagnols désormais entrés dans une spirale dépressionniste dont il paraît très difficile de sortir.

Même si le régime minceur appliqué par les autorités françaises en 2013 ne sera pas aussi drastique que ceux infligés au Sud de l’Europe, les entreprises de l’Hexagone semblent toutefois se préparer à des lendemains difficiles, avec une volonté désormais clairement affichée d’améliorer des taux de marge jugés aujourd’hui trop faibles pour faire face à une dégradation forte de la conjoncture. D’ailleurs, il est intéressant de constater que les mesures prises récemment par le gouvernement suite au rapport Gallois sont perçues pour beaucoup d’entreprises (43.5 % d’entre elles) comme un bon moyen de reconstituer leur marge plutôt que d’investir (23 % d’entre elles) ou de créer des emplois (5 % d’entre elles)…

 

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