Le sondage indique en effet que 71 % des Français ont entendu parler de l’ IA générative, 74 % pensent qu’elle constitue une « nouvelle révolution industrielle » ; 62 % placent ChatGPT loin devant Bing- OpenAI (16 %) et Midjourney (12 %) ; 44 % des Français impliqués utilisent l’IA générative à la fois dans un cadre personnel et professionnel et 68 % d’entre ceux qui les utilisent en entreprise, le « cachent à leur hiérarchie ». Ce pourcentage expose donc les entreprises au syndrome du passager clandestin et à des risques de désinformation.

Le sondage met également en lumière une fracture générationnelle, car 45 % des 18-24 ans utilisent l’ IA générative contre seulement 18 % des 35 ans et plus ; 49 % des moins de 35 ans voient précisément de quoi il s’agit lorsque l’on parle de ou des IA génératives, alors qu’ils ne sont plus que 31 % des plus de 35 ans. Parmi ces derniers, 72 % estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour utiliser l’IA générative, et 51 % estiment que les enseignants des écoles, lycées et universités, doivent s’en saisir pour les enseigner. Ce constat rappelle l’urgence d’engager des actions de formation à l’IA au sein des entreprises et des établissements d’enseignement.

Le sondage révèle également que les usages de l’IA générative sont très variés. Les sondés déclarent l’utiliser pour augmenter leurs connaissances (34 %), effectuer des recherches (31 %), traduire des textes (26 %), accroitre leur productivité (20 %) , générer des textes, lettres de recommandation, communications, e-mails (20 %) et/ou augmenter leur créativité (18 %). 68 % des sondés expriment des craintes face au développement de l‘IA générative.

Ce dernier chiffre est notamment conforté par les prévisions d’IBM qui prévoit 120 millions d’emplois supprimés à moyen terme dans le monde (dont plus de deux millions en France) en raison du développement de l’IA générative. Afin d’accélérer les conversions professionnelles, IBM vient de lancer Watsonx, une nouvelle plateforme d’IA et de données dédiée à l’IA générative, offrant un studio, un data store et une boîte à outils de gouvernance. Les entreprises qui se tournent vers l’IA ont en effet besoin d’accéder à une pile technologique complète qui leur permet de former, d’ajuster et de déployer des modèles d’IA, y compris des modèles de base et des capacités d’apprentissage automatique, dans toute leur organisation avec des données, une vitesse et une gouvernance fiables.

Ce sondage et les prévisions d’IBM viennent attester que l’IA générative constitue bien une « innovation de rupture » au sens de Schumpeter.

 

Cet article a été initialement publié sur Vox-Fi le 26 mai 2023.