Les rachats d’action font-ils monter les cours de Bourse ?
Trop souvent lisons-nous ou entendons-nous cette croyance, ce sophisme selon lequel les rachats d’actions auraient pour principal objectif et conséquence de faire monter les cours des entreprises qui y procèdent.
Rien n’est plus faux tant sur la cause que sur la conséquence comme l’illustre ce graphique sur les dix dernières années.
Si racheter ses actions permettait de faire monter les cours, on pourrait s’attendre à ce que la performance de l’indice S&P 500 Buyback soit supérieure à celle de l’indice S&P 500. Or c’est exactement l’inverse que l’on observe sur les dix dernières années comme l’illustre le graphique de ce mois :
Si le S&P 500 Buyback a rapporté, dividendes réinvestis, 9 % en taux actuariel sur 10 ans, le S&P 500 a lui rapporté 13 %, et avec un risque moindre (écart-type des rentabilités quotidiennes inférieur de 12 % à celui des rentabilités du S&P 500 Buyback). Pourquoi ?
Car l’objectif des rachats d’actions n’est pas de faire monter les cours, mais plus simplement de rendre aux marchés financiers qui ont financé l’entreprise y procédant, des capitaux propres devenus excédentaires, au moins transitivement, par rapport à ses besoins[1].
[1] Pour plus de détails sur cette thématique, voir les chapitres 38 et 39 du Vernimmen 2024.
Cet article a été publié sur le Vernimmen 2024.