Du temps ! Voilà ce qu’a offert la Banque centrale européenne à la zone euro. En décembre et février derniers, la BCE a dévié de son orthodoxie en injectant massivement des liquidités dans le système financier (via des prêts illimités aux banques). Ce souffle d’air frais dans les bilans bancaires a repoussé la menace d’un effondrement du crédit en Europe et a momentanément calmé les marchés financiers sur lesquels les rendements obligataires de l’Espagne et de l’Italie devenaient difficilement soutenables pour leurs finances publiques.

Oui mais voilà, le répit a été de courte durée. La nécessaire austérité budgétaire menée par les Etats a opprimé la croissance européenne. La conjoncture du Sud de l’Europe s’est dégradée, rendant les investisseurs de nouveau nerveux. Dans ce contexte, une mauvaise nouvelle suffit pour que les marchés s’affolent et les taux des emprunts publics avec. La dette française reste pour l’heure un placement apprécié des investisseurs mais la situation financière de l’hexagone reste fragile. La BCE annoncera en juin si une nouvelle vague de LTRO est nécessaire ou non. A lire notre baromètre, on pourrait penser que oui, mais Mario Draghi envoie pour l’heure des signaux allant plutôt en sens inverse.

Les résultats du baromètre présentent les signes d’une conjoncture dégradée. Près d’un tiers de nos dirigeants finance-gestion (31%) n’ont pas atteint leur résultat prévisionnel tandis que seuls 12% sont parvenus à le dépasser. Par ailleurs, les délais de paiement s’allongent. A présent 62% des sociétés interrogées sont réglées à plus de 45 jours. Les budgets d’investissement ont été réduits dans 26% des cas (et augmentés seulement dans 6%). Nos dirigeants n’ont en outre pas voulu faire évoluer les effectifs de leur équipe finance (celles-ci ont été stables chez 81% des sondés).

L’euro fort est généralement perçu comme un poids pour le développement international des entreprises. Pourtant, parmi les sociétés qui se sentent concernées par cette question, seule la moitié considère l’euro comme un frein. Logique car la monnaie unique facilite nos échanges avec la zone euro qui représente la moitié de notre commerce extérieur.

Pour accéder à l’intégralité des résultats.

Cet article est une reproduction du baromètre des dirigeants finance-gestion (avril 2012) DFCG-Option Finance-Astérès-FWA publié conjointement dans Option finance.