L’Université Paris Dauphine – PSL (master Contrôle Audit et Reporting Financier) et Business Risk Services de Grant Thornton ont publié en juillet 2022 les résultats d’une enquête auprès de 120 auditeurs internes et externes (notamment légaux) sur l’apport de l’Intelligence Artificielle dans les audits comptables et financiers. Le panel interrogé est dominé par des auditeurs de grandes entreprises (90 %) et/ou de société cotées (50 %), relevant des secteurs de l’industrie, de la banque et des services. La majorité des auditeurs détient un master CCA et/ou un diplôme d’école de commerce.

L’enquête révèle que les deux tiers des auditeurs utilisent des outils de Data Visualisation et que la moitié emploie des logiciels d’analyse des données intégrant des contrôles pré paramétrés. Seulement 5 % des entreprises utilisent des drones, principalement pour des inventaires, tandis que 16 % actionnent des robots, 40 % des applications de machine learning et 13 % des outils de reconnaissance visuelle.

Ces outils d’IA sont principalement utilisés pour le contrôle des fichiers des écritures comptables, les rapprochements de données, la recherche d’anomalies ou d’atypies et l’échantillonnage des données.

Les freins au développement et à l’utilisation de ces outils dans l’audit, sont, pour 63 % des répondants, d’ordre financier et technique. 73 % des répondants estiment que l’utilisation de ces outils nécessite un investissement personnel trop important pour comprendre l’architecture des données et le fonctionnement des processus informatisés. 66 % estiment manquer de compétences informatiques. 69 % pensent que l’accès aux données est problématique.

Questionnés sur les opportunités apportées par l’IA, 84 % des questionnés estiment qu’elles contribuent à améliorer la fiabilité des audits, notamment l’efficacité des tests (94 %), l’optimisation de l’échantillonnage des tests (91 %), la couverture des risques (89 %), la pertinence du plan d’audit et de l’identification des risques (79 %), la facilité des travaux à distance (65 %) et le développement de l’audit en continu (78 %). Les auditeurs externes estiment que l‘IA pourrait faciliter la rédaction des rapports d’audit.

En conclusion, les répondants à l’enquête pensent que leur métier ne sera pas bouleversé par le développement de l’IA, mais que l’auditeur de demain devra avoir une bonne maîtrise de l’analyse des données.

 

Cet article a été initialement publié sur Vox-Fi le 10 octobre 2022.