L’auteur a regroupé les profs de finance – de vingt institutions parmi les plus prestigieuses aux États-Unis – selon leur affiliation politique (ce qui pour nous Français est l’occasion de noter avec étonnement qu’aux États-Unis les citoyens peuvent déclarer sur les listes électorales leur affiliation politique ou se dire indépendants). Dans le tableau qui suit – dont on a éliminé certaines lignes –, il y a un fort nombre de Not registered, signe d’une proportion importante d’enseignants étrangers dans les universités étatsuniennes.

Clairement, les démocrates dominent, et même haut-la-main, ce qui n’est pas insignifiant dans le paysage politique très polarisé du pays.

Ainsi, ceux qui enseignent la valeur actionnariale, les marchés financiers en équilibre, les incitations pour une bonne rémunération des dirigeants, la valorisation des stock-options… bref, le bréviaire du capitalisme, ont le cœur à gauche. Oui, on aurait accepté ça des profs de théorie du genre, d’indigénisme, de multiculturalisme, de décolonialisme, de la déconstruction, de l’intersectionnalité, mais de la finance, non !

 

 

 

Le tableau qui suit rassure quelque peu. Ou pas ? Il donne les mêmes résultats mais selon un classement par âge. Clairement, les jeunes penchent à gauche, les vieux un peu moins. Soit donc on retrouve le bon adage : celui qui est de droite à 20 ans n’a pas de cœur, celui qui est de gauche à 40, n’a pas de tête. Ou bien, autre interprétation, les profs de finance qui votent à droite sont au fil des années poussés gentiment vers la sortie, en posture horizontale.

 

Pour finir, il y a une catégorie « libertarien » dans ce décompte. Avec un seul résultat. On présume que c’est notre excellent John Coltrane, libertarien revendiqué, qui a à la fois la tête et le cœur.