• Pour limiter les pointes électriques dangereuses, le gouvernement japonais veut avoir le droit d’éteindre à distance les climatiseurs des particuliers, une retombée inattendue de l’Internet des objets. Et les Japonais protestent, au nom du droit à la vie privée. Est-ce si différent qu’une limitation de vitesse ou une coupure électrique si le réseau est menacé ? Beau débat.
  • La Suisse promet de réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais pas sur son sol, sur le sol des autres. Elle remet des sommes importantes à des pays pauvres afin qu’ils réduisent leurs émissions sur place – et qu’ils en attribuent le mérite à la Suisse. Par exemple, elle achète des fourneaux écologiques (suisses ?) à cinq millions de foyers au Ghana pour éviter qu’ils brûlent du bois. C’est le principe des crédits carbone. Généreux, mais faut-il attribuer l’effort au pays qui finance ou au pays qui fait ?
  • « Nous abordons la crise climatique avec résolution et impact », a déclaré David Malpass, président de la Banque Mondiale (nommé par Trump) au sommet climat de Charm-El-Sheikh. Un journaliste lui a demandé : « Êtes-vous un négationniste du climat ? », implicitement comme Al Gore l’en accuse publiquement, constatant que Malpass refuse obstinément d’associer le dérèglement climatique aux gaz à effet de serre. Bredouillement de l’orateur.
  • Elon Musk et le complexe de Dieu. Il faut, comme Dieu, être mégalomane et tout puissant quand on veut créer un monde nouveau. Les grands bâtisseurs d’entreprise, comme le sont à l’évidence Elon Musk, ou avant lui Mark Zuckerberg, Bill Gates ou, plus près de chez nous, Bernard Arnaud ou François Pinault, ont ces caractéristiques. Le problème : cela les empêche souvent de s’arrêter à temps, alors que Dieu est parti se reposer au terme du 7ème. On ne prend pas d’assaut une activité si spécifique comme Twitter, de plus une entreprise qui existe depuis longtemps, comme on le fait pour la voiture électrique. Le Pont d’Arcole mène souvent à Waterloo. Mark Zuckerberg connait le même complexe de Dieu avec les mêmes effets. Jeff Bezos et Bernard Arnaud peut-être aussi, mais semblent jouir d’un surmoi assez puissant pour rester dans les rails (Bezos a abandonné son poste de CEO, comme a su le faire François Pinault).
  • Contraste. Jeff Bezos vient de donner 100 M$ de sa fortune (de 127 Md$ au total) à Dolly Parton, grande chanteuse de country, pour ses bonnes œuvres. Il s’engage à donner toute sa fortune au cours de sa vie. Son problème : « Le plus dur est de trouver comment faire ces dons avec un meilleur levier – ce n’est pas facile ». Il dit aussi : « Construire Amazon n’était pas facile. Il a fallu beaucoup de travail et un tas de coéquipiers très intelligents. La philanthropie est très similaire. C’est vraiment difficile et il y a un tas de façons de faire des choses inefficaces. ». Marlene Engelhorn est la lointaine héritière du fondateur de BASF. Donner est également difficile, dit-elle. Sa solution, publiée dans un livre, est que la fortune des ultra-riches aille… aux impôts. Elle dit « Il est injuste qu’un être humain soit ultra-riche, qu’il ne paye pas d’impôt et qu’il puisse profiter de sa fortune pour influencer le débat politique sur le sujet. Point ». En effet, si c’est compliqué de donner, il y a un moyen, démocratique de surcroît, d’allouer les sommes : les dépenses publiques financées par impôts.