Quand l’IA se mord la queue

Sam Altman, le dirigeant de Open-AI, indiquait en février que sa société générait 100 milliards de mots par mois, soit environ un million de livres. Problème, une grande part de cette production repart sur Internet, pour être remoulinée et redigérée afin d’entraîner les logiciels d’IA.

Cela inquiète. On anticipe des phénomènes de bulle où une fausse info est artificiellement gonflée parce que répétée sans cesse. Plus grave encore, on démontre à présent qu’un logiciel IA qui rumine sa propre production en dégrade très rapidement la qualité. Et cela devient un sujet de concurrence pour les nouveaux entrants qui – affrontant déjà les grands de la tech ayant mis la main sur le gros de ce qui figure sur le web – doivent désormais absorber des données polluées par les déjections de l’IA.

Elon Musk, X et les banques françaises

Acheté à 44 Md$, X ou ex-Twitter est estimé aujourd’hui à 19 Md$. Le prêt d’acquisition est de 13 Md$. Il s’agit d’une des « colles » les plus magistrales que doivent enregistrer les banques prêteuses, dont Morgan Stanley et Bank of America, mais également deux banques françaises bien loin de leur base, BNP Paribas et Société Générale. Une colle, car invendable sur le marché, les gens sont persuadés qu’en cas de problème, Musk – dont on connaît la tendresse – coupera la branche sans hésitation, passera en Chapter 11 (analogue à la sauvegarde du droit français) et demandera une coupe de cheveux type boule à zéro aux créanciers. Le 1,5 Md$ l’an d’intérêts, selon les dires de Musk, l’y pousse.

On peut se demander ce que la Société Générale et BNP Paribas sont allées y faire, ici et plus largement dans les crédits d’acquisition aux États-Unis. Pour la Société Générale, les fonds propres sont rares et il est pénalisant de devoir provisionner des prêts douteux. On imagine qu’elle voyait dans ce projet un « coup », type trader, à ne pas rater en raison des luisantes marges d’intérêts. Mais était-ce bien la bonne stratégie, alors qu’elle parle de se recentrer ? C’est ce qu’impulse son nouveau patron, Slawomir Krupa, qui – mauvaise augure – était le patron US au moment des faits.

L’industrie des puces explose aux États-Unis

En bleu dans ce graphique, selon une étude du PIIE, l’évolution de la production manufacturière aux États-Unis ; en rouge, la part de cette production consacrée à l’informatique et l’électronique, dont essentiellement la production de puces électroniques.

Quand on dit que les États-Unis n’ont pas de politique industrielle !

Les logiciels de pricing et la collusion

Le ministère de la justice étatsunien a déposé une plainte antitrust contre l’éditeur de logiciels immobiliers RealPage, estimant que son logiciel permettait aux propriétaires de s’entendre pour augmenter les loyers dans l’ensemble des États-Unis. Simple en effet : il collecte les données venues de ses clients et leur donne moyen de savoir les loyers que fixent leurs concurrents.

Il est de plus en plus reconnu que les logiciels d’aide au pricing peuvent aisément être utilisés comme outils de collusion en matière de prix. Plus là-dessus prochainement dans Vox-Fi.