Incidemment, une remarque intéressante sur le progrès technique. On connait la vieille phrase, toujours valide semble-t-il, de Robert Solow : « Le progrès technique, on le voit partout, sauf dans les statistiques ». Et pourtant, que de choses nouvelles aujourd’hui ! La technique ARNm semble prometteuse ; il se passe des choses incroyables dans les énergies renouvelables et dans l’IA. La puissance de calcul démultiplie la possibilité de découvertes.

Est-on à l’aube d’une période de croissance économique passionnante ou va-t-on continuer à patauger plus ou moins comme avant ?

Jason Furman : Je suis plus proche du camp du pataugement et je ferais une distinction entre les inputs et les outputs. Les inputs dans l’économie seront de plus en plus impressionnants, mais les outputs ne le seront pas à proportion. Ainsi, par exemple, si vous voulez progresser dans le domaine de l’agriculture, vous pouvez disposer de l’IA et de la robotique les plus pointues afin d’avoir une machine capable de cueillir des fruits rouges, comme les fraises et les myrtilles. Le problème est que tout le génie du monde pour maîtriser le problème de la mécanisation des fruits tendres ne fera qu’une très petite différence dans une économie où la grande majorité de l’agriculture, dans des domaines comme le maïs, le soja et le blé, a été mécanisée, en grande partie, il y a 150 ans.

On observe la même chose dans le domaine du cancer. On est davantage impressionnés aujourd’hui par les progrès dans la lutte contre le cancer qu’au début de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de la chirurgie. Mais les gains que nous obtenons de cette recherche vraiment, vraiment spectaculaire ne sont pas aussi importants que ceux acquis auparavant. C’est donc la thèse des bonnes idées difficiles à trouver.

C’est vrai qu’on n’invente pas l’électricité tous les jours.

 

  • Étonnant sondage par l’U. de Chicago : « Le négociant en crypto-monnaies moyen a moins de 40 ans (l’âge moyen est de 38 ans) et ne possède pas de diplôme universitaire (55 %). Deux cinquièmes des traders en crypto-monnaies ne sont pas blancs (44 %), et 41 % sont des femmes. »