Les outils qu’offrent les réseaux dématérialisés aux entreprises évoluent rapidement. De simples moyens de communication, ils sont devenus des outils de travail collectif et posent aujourd’hui la question de la virtualisation totale, via le cloud, de l’ensemble du système d’information de l’entreprise. Voici un sujet d’importance pour les dirigeants Finance–Gestion, qui ont tout intérêt à peser les risques et les avantages à recourir à ce type de solutions dématérialisées appelées à se généraliser.

A n’en pas douter, l’utilisation la plus commune d’un réseau dématérialisé est la communication. On pensera bien sûr au mail et aux outils de bureautique. Il s’agit là de processus de dématérialisation simples : le mail est un texte sans mise en forme, l’agenda allège la charge de travail d’une assistante ou la gestion d’une équipe… Des pratiques devenues si courantes aujourd’hui que leur choix n’est plus remis en question que de manière marginale (faut-il remplacer les mails par des réseaux internes ?) tant elles font partie de notre quotidien.

Au-delà de la communication, d’autres services dématérialisés, plus aboutis, sont intégrés à la vie de l’entreprise : des forums et des réseaux sociaux (Facebook, Viadeo), des systèmes de communication en temps réel (Skype, Twitter, plateformes d’e-conférence), d’échanges de fichiers (FTP) ou de partage de systèmes de fichiers (NFS). Internet passe de simple vecteur de communication à un espace de stockage et partage d’informations, et de travail collectif. Progressivement, il s’intègre au cœur de l’entreprise.

Des fonctions plus avancées vont désormais au delà de la simple mise en relation : il devient possible de saisir des formulaires, de déclencher des actions au moyen de boutons ou liens, de transmettre à des applications distantes les éléments saisis, voire des fonctions plus élaborées encore, tels que des éléments de programmes. L’utilisateur peut passer du statut de lecteur à celui d’acteur à distance. C’est ainsi l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise, notamment les équipes mobiles ou à distance, qui est impacté.

Le cloud est-il un simple effet de mode ?

Parmi les centres d’intérêt de la presse, l’univers du net semble progressivement supplanté par celui du cloud. Simple migration sémantique ? Il n’est pas de semaine sans qu’un article ou une publicité sollicite notre attention au sujet de ce fameux cloud. Qu’est-ce ? Sommes-nous face à un effet de mode ? Cet outil présente-t-il un intérêt réel ?

Les réticences face aux outils proposés sur le cloud semblent légitimes : ces solutions sont-elles efficientes ? Les acteurs qui les proposent sont-ils capables d’accompagner l’utilisateur dans la durée ? Et pour faire les premiers pas, quelle forme de soutien et de conseil contiennent leurs offres cloud ?

Tout en ressentant ces réticences, le contrôleur de gestion et le directeur financier pourraient craindre de passer à côté d’opportunités en n’allant pas vers ces solutions : le progrès se poursuivant, acquérir ou bâtir par soi-même son système de données coûtera bientôt plus cher que de le louer à l’extérieur.

Attentifs aux questions de sécurité des données, ils veillent aussi au bon choix de serveur, de prestataire et de fournisseur d’accès : pérennes, ceux-ci doivent offrir de la connectivité et du débit, pour une utilisation fluide des systèmes.

Les entreprises choisissent entre différents niveaux d’outsourcing : « gestion interne », « hébergement » «  virtualisation complète ». La prestation qui sera fournie sera caractérisée de manière essentiellement quantitative : puissance de calcul, nombre de sollicitations par mois, volume total de stockage, etc.

Lors du choix, il est primordial de prendre en compte les aspects de maintenance matérielle, d’administration technique et fonctionnelle, le support utilisateur.

La virtualisation présente des avantages et des risques

Les dirigeants qui recourent au cloud le confirment : les avantages sont en premier lieu financiers et les risques plus techniques.

Les réticences s’expriment sur la sécurité et la confidentialité de données et applications qui ne sont plus hébergées et exploitées en interne, sur la crainte de perdre la maîtrise et la compréhension de son SI, d’une mauvaise interopérabilité rendant difficile la communication avec le reste du SI, le partage d’information entre les différentes briques applicatives. Certaines applications sont incompatibles avec le cloud ; la structure fonctionnelle des données de base peut être différente quand on rajoute des compléments cloud ; la capacité à gérer les croissances externes peut se trouver contrainte. Enfin, liée à la dépendance, le maintien des savoir-faire internes peut être une préoccupation.

Au rang des opportunités, on pourra citer :

  • la maîtrise budgétaire : paiement à la consommation (“Pay as You Go” / “Utility pricing”) et pas de CAPEX,
  • la flexibilité : support à la croissance (“Pay as You Grow”),
  • le rôle motivant donné à la DSI, qui peut d’une part se trouver vecteur de progrès et d’autre part se concentrer sur les activités “cœur de métier” de l’entreprise, à valeur ajoutée.

Le cloud offre enfin la possibilité d’avoir des applications dédiées à certains métiers à moindre coût. L’harmonisation des processus métier sur le standard de l’application est quasi obligatoire pour garantir la maintenabilité : ce peut être bénéfique au travail transversal.

Les risques étant de mieux en mieux maîtrisés et les bénéfices de plus en plus sûrs, un recours généralisé au cloudcommence à devenir envisageable.

Cet article a été publié sur Vox-Fi le 19 décembre 2014.