La France n’est pas sortie d’affaires : tel est le constat fait par l’INSEE dans sa dernière note de conjoncture du 21 mars. Les perspectives pour 2013 sont peu optimistes : une croissance au mieux nulle, un taux de chômage qui devrait atteindre 11%, des investissements des entreprises en recul, une consommation des ménages stagnante… Si cette morosité transparaît clairement dans les baromètres depuis plusieurs mois, celui du mois de mars montre cependant quelques petites surprises.

D’abord en ce qui concerne les résultats : la proportion d’entreprises n’ayant pas atteint leur résultat prévisionnel a stoppé sa progression des mois précédents, et revient à son niveau d’octobre 2012 (31%, en recul de -4.3 points), dernière date à laquelle les sociétés interrogées semblaient faire preuve d’un léger regain de confiance. C’est toujours trop, mais c’est mieux.

Idem pour les bonnes surprises : 10% des entreprises ont dépassé de plus de 5% leur résultat prévisionnel (en progression de +6%). Dans cette veine, quelques signaux moins négatifs ressortent des préoccupations. Le développement garde ainsi sa première position et progresse significativement (sujet principal pour 1 société sur 2 contre 1 sur 3 en fin d’année 2012), distançant les 2 sujets suivants que sont la maîtrise des charges (en recul de -3.6 points) et le financement (-9.7 points).

L’investissement retrouve le quatrième rang des préoccupations (+3.1%) mais le passage à l’acte semble encore bien lointain : les prévisions d’investissements sont en recul dans 24% des cas, soit une progression massive de +12 points par rapport à février. Si le recrutement redevient également très légèrement une préoccupation des entreprises sondées, le dossier de l’emploi, priorité du gouvernement pour l’année 2013, devrait toutefois largement pâtir de ces perspectives moroses mises en avant par l’INSEE et vécues au quotidien par les entreprises. Et pour cause : les outils mis en œuvre ne sont pas à la hauteur des ambitions. Le contrat de génération, mesure phare, en est un bon exemple : 60% des sociétés interrogées n’ont pas l’intention d’y avoir recours, et seules 2.8% d’entre elles sont sûres de le faire. Dans la lignée des mauvais chiffres présentés récemment, le chômage risque donc de poursuivre sa progression vers le taux de 11% évoqué par l’INSEE…

En conclusion, la morosité actuelle qui semble ne plus vouloir quitter l’Europe, amplifiée par le psychodrame chypriote, nous force à penser que le léger mieux constaté ce mois-ci dans notre baromètre sera sans lendemain, les déceptions regagnant probablement du terrain dès les prochaines semaines.

 

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