L’économie globale envoie des signaux d’amélioration. La production industrielle mondiale est en progression sur un an et le commerce mondial en volume s’accroît aussi. L’économie globale n’est plus dans sa phase d’ajustement à la baisse, mais commence à envoyer des signaux de redressement. Cette allure plus positive et sa dynamique sont orientées par celles des pays asiatiques.

 

Au sein des pays émergents, les pays asiatiques ont retrouvé une expansion vigoureuse et leurs échanges se
sont intensifiés sous l’impulsion de la Chine notamment. Le niveau d’activité atteint à la fin de l’année 2009 a « gommé »
la phase de récession.

Cette amélioration se propage vers d’autres régions émergentes telles que l’Amérique Latine. L’activité au Brésil s’est ainsi rapidement accrue au cours des derniers mois. Cette embellie s’opère dans un contexte où les prix des matières premières restent élevés, favorisant largement les pays producteurs.

Le Japon profite directement de cet environnement géographique plus porteur. L’impulsion dont bénéficie son économie est à relier à la progression de son commerce extérieur. À court terme, les facteurs internes ont aussi été favorables en raison de la multiplication d’aides à la consommation.

 

Aux Etats-Unis, la dynamique cyclique est plus positive. Les chiffres de croissance au dernier trimestre 2009 ont été forts, à + 5,9 % en taux annualisé. Cela reflète entre autres la situation plus robuste des entreprises. Les commandes continuent de progresser et l’investissement productif est reparti. C’est une condition essentielle pour caler le cycle économique.

Le marché de l’emploi tend à se stabiliser : les chiffres de début d’année traduisent une légère réduction de cet indicateur mais l’on perçoit que les chefs d’entreprise sont prêts à embaucher davantage si la robustesse du cycle est confirmée. Le travail temporaire progresse rapidement. Toutefois, cette situation plus favorable ne réussit pas encore à rassurer les ménages. Les enquêtes de confiance restent à un niveau bas. Cela a des conséquences directes sur le marché immobilier car les ménages peinent à allonger leur horizon, redevenant plus prudents sur ce marché. C’est un aspect important du cycle économique et l’inflexion constatée depuis la fin de l’année 2009 pourrait être pénalisante pour l’ampleur et la pérennité de la reprise.

 

La situation en Europe reste préoccupante. Au dernier trimestre 2009, la croissance n’a été que de 0,46 % en taux annualisé. La caractéristique majeure qui ressort de ces chiffres est le 7e repli consécutif de la demande interne. La consommation a été quasiment stable mais l’investissement a continué de se contracter. Cela crée une vraie différence avec les Etats-Unis quant à la consistance de la reprise de l’activité.

Les perspectives de croissance en Europe sont limitées en raison d’une assez grande hétérogénéité des modèles. L’Allemagne et la France ont une demande interne insuffisante ce qui n’insuffle pas de dynamique nouvelle pour l’activité du Vieux Continent. Dans le même temps, l’Espagne et l’Irlande, qui avaient progressé par l’immobilier dans le cycle précédent, se retrouvent désormais en difficulté.

 

L’homogénéité qui avait cours jusqu’à présent en Europe est donc moins importante et l’impulsion en provenance de France et d’Allemagne est plus limitée. En conséquence, les effets d’entraînement d’un pays à l’autre (qui reflètent la densité des échanges en Europe) sont moins forts et le rebond tarde à se concrétiser. À court terme, la source majeure d’amélioration viendra de l’accélération des échanges avec le reste du monde car les européens bénéficieront de l’environnement global plus porteur, avec un euro moins cher.

Les incertitudes sur l’activité sont accentuées par les turbulences de la zone euro liées aux déséquilibres budgétaires. Si les mesures drastiques prises par la Grèce risquent de peser sur la croissance grecque, elles devraient néanmoins permettre à la zone euro de fonctionner plus normalement.