Deux échéances budgétaires à la rentrée sont importantes pour le Gouvernement : le projet de loi de finances, qui concerne l’État, et le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS). La présentation du PLFSS constitue l’échéance la plus importante. En effet, les dépenses sociales (maladie, retraite…) sont celles qui progressent le plus en France (et ce sont celles que l’on arrive le moins à freiner). C’est un peu normal : la population française vieillit, certains nouveaux traitements (contre les Cancers par exemple) sont très coûteux et tout le monde veut être bien soigné. Tout cela débouche sur un « léger » problème : le déficit de la Sécurité sociale devrait s’élever à 35 milliards d’euros en 2011. Le montant est considérable et le déficit, lui, intenable. Autrement dit, si l’on ne veut pas que la Sécurité sociale mette la clé sous la porte, il va falloir trouver des solutions et vite !

En matière de retraite, c’est relativement simple : il faut travailler plus longtemps et s’attaquer plus sérieusement à la question de l’emploi des seniors. Évidemment, l’un ne va pas sans l’autre.

Concernant la branche maladie, le problème est beaucoup plus compliqué. Il existe deux méthodes. La première qui est la plus usuelle en France, à droite comme à gauche : transférer les remboursements, année après année, aux mutuelles. Cela ne change pas le coût de la Sécurité sociale, qui est de toute façon payée par les ménages. La deuxième méthode consisterait à injecter de l’efficacité dans le système, c’est-à-dire de rendre les dépenses de santé plus efficaces.

On pourrait, par exemple, cesser de rembourser la totalité des médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée. Ou encore, faire évoluer la rémunération des médecins, pour qu’elle dépende moins du nombre d’actes réalisés. Faire cotiser davantage les personnes qui prennent des risques traumatiques (ceux qui font du ski ou du cheval). Ou faire moins d’analyses médicales (urine, vitamine D) pour se concentrer sur les analyses à forte valeur ajoutée… Développer la chirurgie ambulatoire car c’est techniquement possible (80 % des opérations pourraient être faites comme cela).

Certes, en me donnant les clés du ministère de la Santé, je réduirais rapidement les déficits par deux. Mais ma carrière politique s’arrêterait très vite…