Quel est le taux d’emploi sept ans après la crise de 2008 ?

Un graphique publié dans les Echos du 9 juillet nous donne une intéressante réponse comparative au sein des pays de l’OCDE [source OCDE].

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La France peine à revenir à ses niveaux d’emploi d’avant crise tout comme les pays du Sud de l’Europe [Grèce, Italie, Espagne] qui se remettent difficilement de la tourmente passée.

Au paroxysme de la crise, le taux d’emploi de l’OCDE était de 58,6%, ce qui correspondait à 20,3 millions d’emplois disparus, maintenant « seulement » un déficit de 5,3 millions. Mais le fameux mix-produit marketing est différent : plus d’emplois de services mais à un plus faible niveau de rémunération (temps partiel, salaires des services plus bas que ceux du manufacturier).

Pas assez de croissance en France diront certains, pas ou trop peu de réformes du travail diront d’autres, coût du travail trop élevé pour d’autres encore… mais une réalité est présente : l’Allemagne et le Royaume-Uni, nos deux grands concurrents, sont largement devant nous, ils ont retrouvé un niveau d’emploi supérieur à celui d’avant crise [2008]. Sont-ils différents de nous ? Oui, plus pragmatiques et surtout plus orientés « business » et non idéologie…et ils savent mieux gérer non seulement le «timing» de leurs dernières réformes, que ce soit en période d’expansion ou de crise économique, mais aussi une volonté commune et progressiste du pays.

Il faut également noter que les résultats ont été obtenus par l’Allemagne et le Royaume-Uni en suivant une politique budgétaire restrictive pour l’une et très expansionniste pour l’autre. On peut donc penser que les réformes de structures sont plus importantes que les ajustements « keynésiens », au moins dans ces cas d’espèce.

Nul ne doute que cette nouvelle loi Travail va dans la bonne direction, surement un peu trop tard [elle aurait dû arriver il y a 10 ans], mais il faut continuer d’avancer, de réduire ce  corporatisme individuel au détriment du collectif, de résister aux demandes croissantes des associations patronales qui détruisent la confiance salarié-dirigeant, de pousser les associations syndicales à accepter les enjeux réels économiques versus des enjeux de pouvoir des temps passés, etc.

Il n’y aucune raison de ne pas arriver à améliorer notre taux d’emploi en France comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, mais encore faut-il le vouloir pour le bénéfice de l’intérêt collectif, au détriment des intérêts individuels des différentes parties prenantes, politiques, syndicats et employeurs.