(enquêtes Insee et PMI/Markit)

Les enquêtes conjoncturelles publiées ce jour sur l’économie française indiquent un ralentissement significatif de l’activité économique. L’indice du cycle des affaires de l’Insee se replie de 3,5 points à 92,1 (100 est la moyenne historique). L’indice pour l’ensemble de l’économie calculée par Markit est ressorti à 45,4. La moyenne des deux premiers mois du 2e trimestre ressort à 45,8 contre 49,6 sur les trois premiers mois de l’année.

 

Analyse

Dans l’enquête de l’INSEE on constate sur le 2e graphe que les indices sectoriels se retournent à la baisse. La remontée avait été brutale et rapide, le retournement l’est tout autant. Les deux aspects à souligner sont : la confirmation du retournement dans l’industrie (indice à 93 – moyenne historique à 100) depuis le point haut de mars (indice à 98). L’autre aspect est le repli rapide de l’indicateur du secteur des ventes de détail. Les ménages sont plus prudents dans leurs dépenses et cela est clairement ressenti par les commerçants. L’indice est passé de 99 en avril à 92 en mai. Dans l’enquête PMI/Markit, les deux composantes, manufacturière et service, se replient. Le mouvement est significatif. Dans le secteur manufacturier, l’indice moyen des deux premiers mois du trimestre est de 45,6 contre une moyenne de 48,4 en T1. Pour les services le retournement est plus vif que dans la composante « services » des enquêtes de l’INSEE. Ici, l’indice moyen des deux premiers mois du T2 est de 45,8 contre une moyenne de 50,1 en T1. L’analyse des nouvelles commandes suggère que le repli de l’activité va se poursuivre. On observe sur le 3e graphique le prolongement d’une nette tendance à la baisse du ratio « nouvelles commandes » sur « stocks ». Pas de retournement de tendance à attendre rapidement sur l’activité industrielle française. Le 4e graphe représente l’indice de l’emploi dans l’enquête PMI/Markit. On observe d’abord la grande cohérence avec l’évolution trimestrielle de l’emploi. Ensuite on note que l’indice de l’enquête de mai continue d’indiquer une contraction de l’emploi au 2e trimestre. Ce mouvement s’est accentué en mai. Un tel niveau n’avait pas été observé depuis 2 ans.

 

Conclusion

L’économie française est plus fragile. Les deux enquêtes, INSEE et Markit, traduisent toutes les deux un ralentissement, voire une contraction de l’activité. Le mieux constaté au 1er trimestre est du passé. Les commandes sont très faibles et les commandes à l’exportation continuent de se dégrader. Il n’y a pas spontanément de support à un retournement rapide de l’activité. De ce point de vue, il est souhaitable que les tensions renouvelées au sein de la zone euro depuis le début du mois de mai ne se prolongent pas. Ce climat anxiogène (la Grèce sortira, sortira pas) force à un comportement plus attentiste en attendant d’avoir plus d’informations pour décider. Généralement cette attitude se traduit par une réduction des projets et une activité qui se replie. Von Rompuy, hier soir, attaquait par la croissance son discours de clôture de l’Eurogroup. Clairement l’Europe en a besoin.