Une analyse macroéconomique du début d’année 2010
En ce début d’année 2010, deux situations très diverses peuvent être observées au sein de l’économie globale.
D’un côté, les pays émergents progressent rapidement, sous l’impulsion de l’Asie. Ce phénomène est particulièrement caractérisé par le renforcement des liens entre ces pays. Leur activité s’opère et se développe, au moins à court terme, sans passer systématiquement par les pays développés.
De l’autre, la situation est différente pour les pays développés. Le marché du travail et l’endettement souvent excessif des ménages pèsent en effet sur la dynamique du consommateur. De la sorte, la demande interne évolue de façon modérée, ne créant pas les conditions d’une rupture à la hausse de l’activité. Le profil de croissance est à nouveau positif mais sans rupture brutale.
Les différences entre pays émergents et développés ne s’arrêtent pas là puisque, durant l’année 2010, les politiques
économiques, qui ont été à l’origine de la reprise, resteront très accommodantes dans les pays occidentaux pour éviter
toute contrainte sur l’activité. Ces politiques seront d’autant plus faciles à mener que les risques d’inflation seront
réduits. Les politiques monétaires de taux très bas seront maintenues. Dans les pays émergents, le changement d’orientation des politiques économiques sera plus rapide.
A plus court terme, les signaux sur l’économie américaine ont été plutôt forts à la fin de l’année 2009 et le début de 2010. La croissance s’est accélérée au 4e trimestre (+ 5,7 % en taux annualisé) et les indicateurs d’activité sur janvier et février restent robustes. L’économie américaine corrige les excès de la récession.
En Europe, le constat est plus mitigé. Les chiffres du dernier trimestre de 2009 ont été réduits, la zone euro ne progressant que de 0,4 % en taux annualisé. Sur le début de l’année 2010, la perception de la conjoncture par les chefs d’entreprise
reste bonne mais ne s’accentue pas à la hausse. Cela reflète une grande hétérogénéité des situations conjoncturelles des pays membres. Les tensions sur les marchés de taux d’intérêt en zone euro traduisent les interrogations des investisseurs sur les situations grecque, portugaise voire espagnole à retrouver une dynamique de croissance tout en évitant un déséquilibre excessif sur leurs finances publiques. Cet environnement est générateur d’incertitude pour les acteurs économiques européens et est susceptible de pénaliser la reprise.
En Asie, les signaux sur l’activité sont solides. Contrairement aux autres régions du monde, la production industrielle y est désormais très supérieure à son niveau d’avant crise. Par ailleurs, le renforcement des liens entre pays émergents et le dynamisme dont ils font preuve favorise notamment la reprise d’activité en Amérique latine.