On connaît la dérive des rémunérations des patrons des grandes entreprises, surtout aux États-Unis.

  • Les CEO des 350 plus grandes entreprises américaines ont touché un revenu (corrigé de l’inflation) qui a triplé en 20 ans, décuplé en 30 ans. Il s’établit à 17,8 M$ en moyenne.
  • De 1978 à 2014, la progression de leurs rémunérations a été, avec 997%, le double de celle des rendements boursiers.
  • Sur la même période, ces patrons, qui font partie du fameux 0,1% dans l’échelle des revenus, ont vu leurs revenus croître deux fois plus vite que celles du reste du 0,1%.
  • L’échelle des rémunérations dans ces grandes entreprises américaines est passée d’un rapport de 20 : 1 en 1965 à un rapport 303 : 1 en 2014.

L’Institute for Policy Studies, un think-tank de Washington, a mis sur pied un observatoire des hautes rémunérations chez les CEO des grandes entreprises aux États-Unis. Leur rapport 2013 a pour titre : « Bailed-out, Booted, Bust : A 20-Year Review of America’s Top-Paid CEOs”.

En voici, par le graphique qui suit, les proportions :

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Bailed-out (renfloués), ce sont les CEO les mieux payés, mais dont la société a dû être sauvée de la faillite sur fonds publics lors de la crise de 2008 ou bien qui a cessé d’exister.

Booted (virés), ce sont ceux qui ont été virés pour mauvaise performance, mais quand même les mieux payés (et qui ont touché, pour qu’on puisse s’en débarrasser en moyenne 48 M$ sous forme de parachutes dorés).

Bust (explosés) : ceux dont la société a dû s’acquitter d’amendes pour collusion, fraude décelée, type antidatage des stock-options.