Cette citation, vieille de plus de deux siècles, trouve un écho particulier en cette période de crise et est reprise, ces temps-ci, sur de nombreux blogs ; difficile, en effet, de ne pas la mettre en perspective avec la situation actuelle des centaines de milliers de ménages américains dont le logement a été saisi ou devrait l’être au cours des prochains mois.

Néanmoins, peut-on vraiment l’extraire de son contexte et la présenter telle un quatrain prophétique de Nostradamus en ce début de XXIème siècle, où les banques essuyent le feu des critiques ?

Inutile de rappeler que le métier de banquier à l’aube du XIXème siècle était bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. De plus, les propos prêtés au troisième président américain (l’authenticité de cette citation semble faire débat) sont antérieurs à la création de la Fed (1913) ; autant dire qu’il s’agissait alors d’une toute autre Amérique !

Quoiqu’il en soit, quelle alternative envisager au système bancaire ? Un monopole d’Etat, que Jefferson paraît soutenir à travers ces quelques lignes, est-il encore concevable (voire imaginable) ?
Et puis, comme le disait un autre père fondateur des Etats-Unis, Benjamin Franklin : « Celui qui est prêt à échanger sa liberté contre plus de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre. » Voilà un propos bien définitif, qui, nous l’espérons, ne vous découragera pas de prendre part à ce débat séculaire sur notre blog !

 

Raphaël Ozier