Les lecteurs du blog de la DFCG de Juillet dernier se souviendront du post des malheurs de l’Etat (et des contribuables), liés à son incapacité à implanter le logiciel « Chorus » dans l’Administration de l’Etat (avec au passage un doublement du coût de 650 M€ à 1 300 M € ! ).

Un récent rapport parlementaire (rapport Le Fur) vient d’en rajouter une couche : entre autres perles notées dans le rapport :
• Effectif multiplié par 10 dans dans une préfecture pour traiter le même dossier.
• Temps plus que doublé pour traiter les mêmes tâches.
• Un autre logiciel que Chorus (Actes) est déjà programmé pour être remplacé après quelques mois d’utilisation.

Par delà ses aspects courtelinesques, ce rapport pose indirectement de vraies questions :

1. Quand aurons-nous enfin un Etat compétent en organisation, lui qui croit résoudre les problèmes de mise en place à coup de consultants externes, qui quittent les lieux une fois le logiciel (supposé) installé, huilé et rôdé ? Preuve que notre Etat a besoin d’accueillir en son sein des fonctionnaires statutaires compétents, motivés, connaissant bien les rouages de l’Administration. Ce processus est pour l’instant complètement fossilisé par l’incroyable rigidité de la « Grille Parodi » de 1947 , qui ne connait que des emplois, des diplômes et des titres catégorisés depuis 60 ans : agrégé , inspecteur des finances, général, évêque concordataire, commissaire de police, etc. Preuve en est (s’il en était besoin) que notre Etat sait règlementer, punir, interdire, mais en aucun cas ORGA-NI-SER et I-MA-GI-NER (bien).

2. La seconde étape, qui découle des faits énoncés plus haut, est la réponse à la question suivante : sachant qu’il est difficile de faire baisser le nombre de fonctionnaires (au sens large ) « directs » ( policiers, professeurs, infirmières, etc.), comment pourrons-nous arriver à faire baisser le nombre d’indirects (ceux concernés par Chorus), si l’ Etat est incapable de réorganiser leurs tâches au moyen d’une meilleure organisation, qui passe le plus souvent par des S.I. plus performants ? Et comment arriver autrement (même si l’informatique n’est pas tout) à ramener la France (en termes d’effectifs de fonctionnaires) dans des « clous » comparables au reste de l’ U.E. à 15 (fonction publique centrale, territoriale et hospitalière), soit 66 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 90 pour la France ? Le chiffre visé tombe de lui-même : 90-66 = surplus de 24 fonctionnaires pour 1000 habitants, soit 1,5 Millions pour 62 M habitants.

Nous sommes un pays sur-administré, mais sous-gouverné.

Des observations ?