Avec la crise économique, le directeur financier est sur la sellette. Les règles du jeu semblent chaque jour être nouvelles. Des pressions extérieures mettent en cause les conditions d’exercice et la nature même de sa fonction, tandis que des pressions internes l’incitent à fournir en un temps record des services toujours plus ciblés et à valeur ajoutée accrue à ses partenaires et clients internes. Tout cela en plus de son activité quotidienne, le directeur financier restant plus que jamais le garant de la prudence et de la discipline dans l’entreprise, et le «business partner» principal du directeur général.

Cela peut être vécu comme une charge pénible – et ça l’est ! C’est aussi une opportunité. A vrai dire, le directeur financier a
le vent en poupe. Ces défis et ces contraintes lui donnent accès à de nouvelles responsabilités et à un rôle déterminant dans la création de valeur et l’amélioration de la performance globale de l’entreprise.

Pour cela, il doit repenser les missions de son service pour privilégier son rôle de créateur de la valeur pour l’entreprise et ses actionnaires. Nous percevons trois changements majeurs :

– Faire face au poids et à l’influence accrus des investisseurs (fonds de pension ou compagnies d’assurances). Maximiser la
valeur pour l’actionnaire est devenu un impératif pour le directeur financier ; il doit à cet égard focaliser ses actions sur la création de valeur boursière.

– La mondialisation et le développement des pays émergents offrent des opportunités de réorganiser la direction financière. Les sociétés de taille significative et à vocation internationale restructurent leurs fonctions supports en les regroupant à l’échelle mondiale et en créant des centres de compétences spécialisés visant à améliorer les process, la qualité et à réduire les coûts. Davantage de centralisation aussi : le directeur financier d’une filiale rapporte davantage au CFD groupe et moins au manager du pays ou de l’entité.

– L’actuelle crise économique et financière impose la mise en place de mesures de réduction de coûts drastiques. Avec la baisse significative des volumes et des chiffres d’affaires depuis un an et demi, les efforts à réaliser sur les coûts directs, indirects et fixes se sont intensifiés.

Le directeur financier doit donc jouer un rôle stratégique mais également opérationnel de premier ordre :

– Proposer des choix d’allocation de ressources créateurs de valeur afin d’identifier les entités créatrices ou destructrices de valeur (par lignes de produit, par groupe de clients, etc.). Cela afin de proposer, sur la base d’une cartographie «forces/faiblesses/ risques/opportunités», des désinvestissements de certaines unités, des redéfinitions de portefeuilles de produits ou de nouvelles orientations opérationnelles.

– Encourager le juste risque. Le directeur financier doit aider le comité de direction à gérer le risque associé aux activités de l’entreprise dans les domaines stratégiques, financier, technique, commercial et opérationnel.

– Assurer une gestion quotidienne du besoin en fonds de roulement par des actions pérennes sur les stocks, les comptes clients et fournisseurs. La gestion du cash est, dans la période de crise actuelle, la clé de voûte d’une gestion saine de l’entreprise.

– Enfin, communiquer efficacement en période de crise avec les investisseurs mais aussi avec ses clients et fournisseurs internes. Le directeur financier devient un véritable agent de communication, capable de « vendre » avec efficacité la stratégie et les résultats de la société.

Ainsi, le directeur financier redimensionne sa fonction pour plus d’efficacité. Il doit impérativement, et encore plus à l’heure actuelle, restructurer la fonction financière en centralisant certaines fonctions, en privilégiant l’aide à la décision, et surtout en étant un véritable partenaire interne. Les tâches classiques de contrôle et de la gestion des transactions doivent diminuer au profit des activités à forte valeur ajoutée d’aide à la décision.

Contribution originale de la DFCG pour    Option Finance (04/10)