Souvenons de notre histoire numéro 2 : la façon dont les marchés ont adoré l’Irlande, et puis l’ont jeté plus bas que terre, pour recommencer à lui trouver des qualités. Il y a deux autres leçons intéressantes dans cette belle histoire.

– D’abord, vérifier une fois de plus que les marchés ont raison d’aimer quand « ça bouge », parce que ça rapporte beaucoup d’argent aux spéculateurs. Quel a été le meilleur placement ces 10 derniers mois ? L’Irlande ! Depuis juillet dernier, le rendement d’un investissement en dette irlandaise est de 60 %. Quelques milliards vite gagnés…

– Deuxième leçon, revenons un instant en juillet 2011. On nous expliquait à longueur de radio qu’il ne fallait surtout pas que les banques privées participent au sauvetage de la Grèce. C’était bien sûr au public, aux contribuables, de tout payer. Les spécialistes du ministère des Finances, de la Banque de France, de la Banque Centrale Européenne, étaient tous d’accord et ils utilisaient tous le même argument : si on faisait payer les investisseurs privés, les États ne trouveraient plus à se financer. Et donc, c’était pour défendre les contribuables qu’on leur faisait tout payer ! Heureusement que les Allemands n’ont pas acheté ce raisonnement formidablement intelligent mais complètement faux et fantastiquement injuste. Les privés ont payé, et les États (l’Irlande mais pas seulement l’Irlande) se financent finalement mieux qu’en juillet dernier.

C’est vraiment en France que le lobby financier a la partie la plus facile !