Au mois de février, les exportations ont progressé de 14 % en rythme annuel (en valeur) et les importations de 22 %. Le solde commercial s’est donc considérablement dégradé. Le déficit de la France s’est élevé à 6,55 milliards d’euros au mois de février. C’est le plus fort déficit mensuel que la France ait jamais connu.

 

 

La forte hausse des importations s’explique en partie par la hausse des cours du pétrole. Le déficit est d’ailleurs imputable aux hydrocarbures pour une bonne part (80 %). Toutefois, si l’on considère les échanges de la France en faisant abstraction des hydrocarbures (naturels et raffinés), ceux-ci restent déficitaires de 1,35 milliard d’euros au mois de février 2011 – il s’agit là encore d’un déficit historiquement fort.

 

 

La récession aura constitué une sorte de parenthèse dans le processus d’aggravation de notre déficit commercial.

  • En phase de récession, la contraction des échanges se traduit mécaniquement par une réduction du déficit pour les pays qui importent plus qu’ils n’exportent.
  • Or nos échanges reviennent désormais « à la normale ». La reprise se traduit par une demande accrue, donc par une augmentation des importations. Même si les exportations progressent à un rythme assez proche de celui des importations (bien que temporairement moins soutenu en janvier et février), le déficit s’accroît en phase de reprise, tout aussi mécaniquement qu’il s’était réduit en phase de récession.
  • Mais les données de février vont un peu au-delà de ce retour à la situation d’avant-crise, puisque le déficit hors hydrocarbures est désormais plus fort qu’en février 2008. L’aggravation du déficit a donc bien repris.

 
Cette aggravation s’explique en assez grande partie par l’appréciation de l’euro par rapport au dollar. Une appréciation que la crise des finances publiques dans les pays de la périphérie européenne n’a même pas véritablement enrayée.