Le fait est avéré, le voici sous forme de graphique, la part des profits nets des entreprises financières et non financières s’est accru en proportion du PIB. D’environ 3 points depuis les années 80 à aujourd’hui, passant de 7-8% environ à 11-12%. Cette part a décru naturellement au moment des récessions, faiblement lors de la récession du début des années 90, plus fortement lors de celle du début des années 2000, et finalement assez peu au regard de l’ampleur du choc subi lors de la crise financière de 2008.

Elle baisse à nouveau sur la période récente, alors que l’économie n’est pas en récession : il semble pour la première fois depuis longtemps que la bonne conjoncture se traduise par des hausses de salaires. Tout ceci avant l’effet de la réforme fiscale du Congrès qui entrera en vigueur à compter de 2018 et qui baissera fortement, de 35% à 21% le taux d’impôt sur les bénéfices.

 

Il est intéressant de regarder quels sont les secteurs économiques qui ont tiré partie de cette profitabilité accrue. Le tableau qui suit fait la comparaison entre 1998 et 2016. On voit essentiellement que cette croissance tient au secteur financier et au secteur de la santé ; les services publics (ce que les anglo-saxons appellent les « utilités ») et surtout le secteur manufacturier chutent par contre fortement. Entre temps, bien sûr, le PIB réel a crû, passant de l’indice 100 en 1985 à 220 en 2016. Mais l’industrie manufacturière, par exemple, n’a crû sur la période que de 100 à 130.

 

Cet article a été publié sur Vox-Fi le 21 mars 2018.