• Le Chili a réalisé en 2022 le premier placement souverain d’une obligation souveraine « verte » (Sustainability-linked bond), c’est-à-dire une obligation dont la rémunération future est partiellement liée à des critères de durabilité. Montant = 2,2 Md$ émis en pesos ; échéance à novembre 2037 ; coupon de 5,3 %. Les trois critères sont : – l’atteinte d’émissions annuelles de GES de 95 Mt CO2eq d’ici la fin 2030 ; – l’atteinte d’un budget cumulé de GES au maximum de 1.100 MtCO2eq entre début 2020 et fin 2030 ; et – atteindre au moins 40 % de femmes dans l’ensemble des conseils d’administration des entreprises cotées du pays.

L’obligation prévoit une pénalité de 0,15 % par an sur le coupon pour chaque objectif non atteint, à partir de novembre 2034, jusqu’à l’échéance. Ce n’est pas très sévère, ni comme condition et ni comme pénalité. En 2019, les émissions de GES sur le sol chilien était de 111 Mt CO2eq, soit 6,2 kg par habitant, le même niveau que la France (hors carbones importés par le commerce extérieur). Le critère sur la féminisation des boards est plus stricte, puisqu’en 2022, la proportion était de 22%.

Assez malin au total : les investisseurs ont besoin d’investir vert. Or, un souverain est gage de confiance, même pour un pays à revenu intermédiaire. On met ainsi du vert dans le portefeuille, dans de bonnes conditions de rémunération, avec un petit upside.

  • Un Mexicain s’est vu proposer par Cartier sur Internet deux colliers avec diamants 18 carats pour l’équivalent en pesos de 13 dollars chacun. Il a sauté sur l’offre. Cartier s’insurge : erreur d’étiquetage car ceux-ci valent 13.000 dollars pièce. Normalement, l’erreur d’étiquetage n’oblige pas à exécuter la vente au Mexique (et en France ?). L’embarras est que les colliers ont été livrés. De sorte que cette personne risque fort de gagner devant la conciliation que va rendre la très puissante agence de protection du consommateur mexicaine et lors des procès qui vont suivre.
  • Quelques raisons de s’inquiéter pour les producteurs auto européens. Xiaomi, plus connu pour ses téléphones, s’est lancé il y a trois ans comme constructeur automobile. La version Max de son modèle haut-de-gamme SU7, a une autonomie de 800 km, une vitesse de pointe de 265 km/homme et atteint les 100 km/homme en 2,78 secondes. Elle va ainsi plus vite et plus loin et en plus accélération que ses rivales sur le marché chinois, la Porsche Taycan et la Tesla Model S.

Le problème pour les constructeurs étrangers : elle est mise à prix à 215.000 yuans (soit un peu moins de 28.000€. La Testa et la Taycan coûtent localement resp. 694.000 et 1,568 million, de l’ordre de 3 et 7 fois plus.

  • Phrase de la semaine : « De toutes les choses auxquelles on accorde de la valeur, c’est l’évaluation elle-même qui est le trésor et le joyau.» (Nietzsche, Also Sprach, livre I)