Le graphique ci-dessous issu de « Challenges » reflète bien l’approche française depuis des années. La période concernée est 2009-2014 et couvre donc la période de 2 gouvernements de sensibilité différente, mais malgré tout proches dans leur gestion de la crise. Il serait intéressant de comparer avant et après le changement de couleur politique de gouvernement, mais la complexité serait d’intégrer les effets reports pluriannuels des hausses ou baisses d’impôts ou de dépenses décidées avant le changement de quinquennat.

L’analyse est intéressante en comparaison avec les autres pays. L’augmentation nette total recettes/dépenses du budget de l’’Etat est de 4.0% pour la France sur une période de 6 ans. Les autres pays sont très sensiblement en dessous : Italie +2.2%, Espagne +0.8%, Allemagne -3.3%, Royaume-Uni -5.5%, Irlande -7.3%.

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Bien sûr que la radicalité décidée par certains pays était nécessaire, force est de constater un échec global de nos gouvernants français, avec la perception d’une accélération de la dégradation de la Société et du « mieux vivre ensemble » dans sa globalité. Hormis la dégradation du % budget/PIB -connue et discutée depuis des années- le choix français aura des conséquences très significatives à terme. Sans être exhaustif, on peut citer :

  • Le départ des « riches » -individus ou sociétés- vers des cieux plus cléments, et donc l’appauvrissement mécanique de l’Etat. Même si Piketty a souhaité démontrer une accélération des écarts entre « riches et pauvres », nous avons besoins des premiers pour investir dans l’innovation, doper l’économie, créer des emplois, participer à la consommation, etc. et le flux migratoire hors France touche maintenant des catégories aisées sans être vraiment riches alors que celui vers la France est composé de personnes très modestes. Même l’URSS, du temps de sa splendeur communiste, avait compris qu’il fallait des « riches », à travers les fameux apparatchiks, pour créer de la richesse, investir et développer le pays….
  • La continuelle augmentation des dépenses publiques à travers des choix humainement et intellectuellement justifiables, mais économiquement intenables. Quand le dogme et la raison politique l’emportent sur la raison, alors la déraison est à notre porte.

L’appauvrissement économique et financier de l’Etat Français est en route… on attend toujours le courage managérial de prendre les véritables décisions pour éviter, à terme, un possible Francexit !